Lettre ouverte aux Messieurs :
Le Secrétaire général de l’ONU
Le Secrétaire général de l’UE
La Présidente du HCDH
Le Président de la Sous-commission "droits de
l'homme", UE
Accaparement des terres collectives et
détention du leadeur des paysan-nes pauvres de Sidi Ayad
Said Oba Mimoun.
Les
centrales solaires Noor Maroc, projets de pillage des biens publics
Le Maroc est devenu le milieu
favorable des manipulations des programmes des grandes puissances impérialistes
qui l’accumulent des sommes énorme d’argent à travers leurs projets industriels.
Le régime marocain à travers ses politiques de classe menées depuis les années
1980, a disposé les ressources naturelles du peuple marocain en faveur des
intérêts du capital impérialiste et, le peuple marocain s’appauvri de jour en
jour. Des simples démarches juridiques sont à la disposition des sociétés
impérialistes visant l’exploitation des terres des paysan-nes pauvres, 20
millions d’hectares, les sociétés françaises en tête.
Le
régime marocain est engagé fortement dans l’exécution des nouveaux plannings de
projets coloniaux programmés sur les terres des paysan-nes pauvres opprimés. L’Agence marocaine de l’énergie
solaire et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable dominés par
la bourgeoisie commerçante sont impliquées dans ces grands projets. Des projets
impérialistes planifiés pour la division de la proie entre les prédateurs,
chefs des sociétés de transactions françaises, indiennes et chinoises et des
Banques impérialistes. Des énormes fonds d'argent public dépensés à travers des
crédits pour bénéficier ses sociétés et augmenter leurs capitaux.
Les trois projets Noor Ouarzazate de la
centrale solaire qui sont destiné à produire de l’électricité dit énergie
alternative, sont des bons exemples de pillage des biens publics au Maroc. Le projet Noor 1 Ourzazate est supervisé par l’ACWA Power, une société
saoudienne, voir le lien:
Trois
ans de construction pour un coût de 671 millions de dollars, tandis que le coût
total de ces projets s'élève à deux milliards 470 millions de dollars.
Les projets Noor Ouarzazate sont
implantés sur les terres des paysan-nes pauvres, des tribus amazighes au
sud-est du Maroc, marginalisés depuis 1956. Malgré qu’ils habitent dans une
région proche des mines d’argent exploitées depuis les années 1920, un grand
barrage et des studios de l’industrie cinématographique (Hollywood Ouarzazate),
ils sont appauvris de jour en jour et leurs terres desséchés. Une guerre
farouche est menée contre leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources
naturelles. Des dizaines de milliers d’hectares de leurs terres ont été
ravagées pour implanter ces centrales solaires.
La manifestation des paysan-nes
pauvres de Ghessate à Ourzazate, lieu de ses projets, pour leur droit à la
terre est réprimée, leur leadeurs sont détenus et condamnés à des lourds peines
de prison.
Les radiateurs électriques alimentés
par les panneaux solaires, ont complètement consommé l’eau du barrage Mansour
Ed-dahbi à Ouarzazate, des dizaines de millions de mètres cubes d’eau sont
évaporés. Les paysan-nes pauvres de la vallée de Drâa n’ont plus accès à l’eau
d’irrigation par leurs méthodes traditionnelles.
La manifestation des habitants de
Zagora pour leur droit à l’eau potable a été réprimée, ses leadeurs sont
détenus et condamnés à des lourds procès.
L’énorme somme d’argent, pillage
d’argent publics, dépensée à travers des crédits pour enrichir des sociétés
impérialistes fait multiplier les souffrances du peuple marocain endetté (92
milliards de dollars). Ce qui démontre les objectifs coloniaux de ces projets
qui servent les capitaux impérialistes au détriment des intérêts du peuple
marocain opprimé.
Ces politiques de classe ont des
répercussions graves sur la vie des paysans pauvres :
Leurs terres sont exploitées par les
nouveaux colonialistes sans compensation financière substantielle ni avantages
économiques et sociaux dans leurs régions.
Leur droit à la revendication est
violé, le public les appelle « Paysans Gazat-Ouarzazate ».
Ils sont aujourd’hui menacés à se réfugier comme des palestiniens.
Une nouvelle ère de torture a été
déclaré au Maroc depuis l’engagement du régime marocain dans l’exécution des
pactes impérialistes de dit Libre-échange qui dispose les ressources naturelles
marocaines à l’exploitation massive du capital financier impérialiste.
Cette situation grave exige le
renforcement de la lutte paysanne à travers l’organisation des paysan-nes
pauvres au niveau national et international. Le Syndicat national des petits
paysans et professionnels forestiers est engagé depuis sa fondation dans la
voie de la lutte pour les droits légitimes des opprimés marocains.
Sidi Ayad : sous les pieds des paysans pauvres, des mines
d’argent
Sidi Ayad, une tribu
amazighe au sud-est du Maroc est entièrement marginalisée. Des ruines du camp
de concentration construit par l’armée française sont encore debout au pied la
montagne : il visait à contrôler les ouvriers de la mine Ahouli au sommet
de la colline. Il est aujourd'hui l'abri des paysans pauvres, leurs enfants
cherchent des pierres dans les déchets minéraux de la mine pour survivre leurs
familles. La mafia des mines soutenues
par la gendarmerie de Midelt exploitent ces enfants qui risquent leur vie au
lieu d’être dans l’école.
Sidi Ayad recèle
l’une des grandes ressources minières du Maroc, déjà exploitées par les
Français à l’époque coloniale, comme toutes les régions du sud-est marocain.
Elle comporte une nappe d’eau importante, un barrage a été construit pour
compléter la production électrique des panneaux solaires de la centrale Noor
Midelt.
Noor Midelt est une
centrale solaire destinée à fournir de l’électricité aux usines de l’industrie
minière projetées. Le Maroc est engagé
dans les nouveaux projets coloniaux sur les terres des paysans pauvres opprimés
de Sidi Ayad.
Sidi Ayad est
dépourvue de toute signe de vie digne : pas d’école, pas de centre
sanitaire, pas d’électricité, pas d’eau potable … rien que la torture, surtout
après leur manifestation pour leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources
naturelles en 2017.
Les autorités
poursuivent les paysans qui tentent de construire une maison et les agents des
eaux et forêts les condamnent à des lourds procès, ils sont étranges sur leur
terre.
Ils luttent au sein
du Syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers pour leur
droit à 4500 hectares de leurs terres appropriées par l'État marocain sans indemnisations, ces paysans sont en sit-in ouvert
depuis le 22 février 2019.
Les autorités marocaines ont arrêté le leadeur des paysans le détenu
politique Said Oba Mimoun depuis le 18/03/2019 (voir notre deuxième lettre).
Voir ce lien :
Une part de ces terres sont disposées à la construction de la centrale
solaire Noor Midelt d’un fonds de crédit de 70 millions d’euros suivant des
déclarations officielles.
Voir le lien :
Qui est le détenu politique Said Oba
Mimoun ?
D’où vient-il ?
Son grand-père, Sidi Ayad, fondateur de
la ville antique, douar Sidi Ayad, est découvreur de la mine d’or à Ahouli au
17ème siècle. Il a fondé la ville, la Zawiya, l’ancienne école et a exploité la
mine.
Tout
l’or accumulé pendant un an de travail, grâce à ses ouvriers/esclaves, a été
volé par l’un des Sultans du Maroc. Selon l’histoire circulant au sein des
paysans, un des sultans aurait demandé à Sidi Ayad de collecter le produit en
or pendant une année entière, et il avait collecté une énorme quantité d’or. Le
Sultan avait besoin de cet or dans la construction de la route entre Meknès et
Fès. L’armée du Sultan était venu pour récupérer l’or, mais Sidi Ayad est mort
et l’or a disparu. Sa famille avait quitté le lieu après avoir installé un
sanctuaire pour lui rendre visite, pour chercher l’or perdu/volé.
Son grand-père Sidi Ayad, avait fondé
la ville antique dans une zone stratégique de la vallée. Après la découverte de
la mine d’or, il est devenu riche. Tout l’or recueilli pendant un an fut
et sa ville fut détruite. Les membres de sa famille sont devenus des nomades,
la frontière est restée une source de conflit entre tribus.
Le conflit de la question des
frontières, déclenché par la décision administrative imposée par l’État en 2012
l’approuvait, et la lutte des paysan-nes de Sidi Ayad pour récupérer les 10 000
hectares perdus est déclenchée.
Son grand-père, le dernier de ses
ancêtres, est à la fin du 19ième le leader défenseur du territoire de la tribu
Sidi Ayad. Il a été soumis à la torture au cours de sa vie et a été mainte fois
arrêté et traîné sur le dos, les mains ficelées et tiré à cheval. Il était
toujours sur le point de se battre contre les ennemis, les autres tribus, pour
le droit à la terre, a déclaré le militant Said Oba Mimoun qui lutte dans
l’esprit de Sidi Ayad, grand-père.
Sa vie :
Said Oba Mimoun est né le 02/12/1985 et n’a
pas terminé ses études, comme tous les enfants de Sidi Ayad, privés d’école. Il
a arrêté ses études en première année du secondaire, branche scientifique, bien
qu’il fût intelligent et supérieur en mathématiques. Il s’est marié et a trois
enfants.
Il a travaillé très tôt dans le secteur
de la construction de bâtiments et a appris la technique de l’électricité de
bâtiment.
Il a fondé une petite entreprise et a
travaillé avec des grandes entreprises en maintenance dans plusieurs villes du
Maroc.
En 2012, il avait organisé les
manifestations des paysan-nes de Sidi Ayad contre la décision administrative
menée par l’État pour occuper leurs terres collectives et a été opprimé à cause
de ses manifestations où un paysan a été arrêté. Il a conduit la lutte des paysan-nes
contre l’occupation de 4500 hectares de leurs terres par le projet Noor 4.
Depuis cet événement il est attaché à
la question de la terre et a fondé l’association de développement agricole des
paysan-nes de Sidi Ayad, pour plus s’organiser.
En décembre 2016, il s’est intégré au
sein du Syndicat Paysan et a été chargé du dossier foncier. Depuis lors il est
contrôlé par l’État et s’efforce de prouver l’identité des paysans de Sidi Ayad
en tant qu’habitants autochtones appartenant à la tribu Ait Marghad.
Il est devenu l’esprit conscient des
paysan-nes de Sidi Ayad et parmi ses paysans, y compris ses frères, il est le
seul à avoir une culture qui a peut-être dépassé son niveau d’étude. J’ai
toujours pensé qu’il était passé par l’université.
Trésorier adjoint du bureau régional du
Syndicat Paysan de Midelt. Le dossier de Sidi Ayyad, qui portait avec lui est
l’axe de la lutte syndicale paysanne à Midetl où il a pu former un consensus
des paysan-nes autour de lui. Ils avaient participé au sitin-in nationale du
Syndicat Paysan le 28/12/2017 devant le parlement, symbole de la lutte
syndicale et Sidi Ayad à la lumière du retard des autorités régionales.
Il avait
déjà organisé plusieurs manifestations, des sit-in, marches populaires et des
rassemblements au nom du Syndicat Paysan en 2017 pour défendre ce dossier, et a
contribué lors de plusieurs réunions syndicales nationales à Midelt à la
question de la terre.
La participation des paysan-nes de Sidi
Ayad au sit-in nationale devant le parlement et le Conseil national au siège
régional de l’UMT, à Rabat le 28/12/2017, est forte. Après cet énorme événement
dans la vie du Syndicat Paysan, les manifestants de Tamtatouchte ont été
attaqués et 12 paysan-nes ont été arrêtés, poursuivis et condamnés, dont le
détenu politique Zaid Tkriout, secrétaire général provincial du Syndicat Paysan
à Tinghir.
Il a participé à plusieurs
manifestations de protestation, de mutilation et d’ingérence en faveur des
détenus politiques de Tamtatouchte, et a assisté à l’audience en appel des détenus
au tribunal d’Ouarzazate, représentant le Syndicat Paysan comme membre du
comité administratif. Après la décision du jugement approuvant le même procès
de condamnation, il a contacté le juge, le responsable du corps, se demandant
pourquoi cette fausse décision, le juge a répondu : Je ne suis qu’un exécuteur
des ordres. Il a mainte fois déclaré cette position du juge au cours des
activités syndicales.
Afin de limiter son mouvement, qui a
perturbé les autorités de Midelt et l’opportunisme au sein du Syndicat Paysan,
un complot a été lancé contre lui par la mafia de la carrière. Il possédait une
carrière à travers un contrat avec la commune de Mebladane et un employé de
l’agence des bassins hydrographiques, l’accusant de l’avoir insulté le
18/04/2018 avec de faux témoins de la mafia des carrières et condamné à 4 mois
de prison ferme. C'est son premier procès à cause de sa lutte pour le droit des
paysan-nes de Sidi Ayad à la terre.
Au cours de son arrestation, il était
audacieux avec le procureur dans une question à son adjoint pour la vraie
raison de son arrestation, qui a lui répondu : Vous êtes opposé au projet du
Roi. Après sa sortie de prison, il a été menacé à plusieurs reprises par les
autorités, la gendarmerie et le parquet pour avoir exercé des représailles à
son encontre.
A déclaré ses incidents lors de
plusieurs réunions et activités syndicales. Son affaire a été entachée par les
luttes du Syndicat Paysan pour la libération des détenus de Tamtatouchte,
jusqu’à ce qu’il pense que nous avons négligé son dossier. À plusieurs reprises
il m’avait signalé cette suggestion.
Et, peut-être que sa récente
arrestation, donnera au Syndicat Paysan la bonne foi de ses militants à son
égard !
Il a trouvé dans le Syndicat Paysan un
vaste stade pour développer ses capacités de combat et, bien qu’il n’ait pas
participé au premier congrès du Syndicat Paysan ainsi que ses camarades
paysan-nes où il est détenu et les paysan-nes de Sidi Ayad ont été absentés, il
a participé à plusieurs activités et en premier la cérémonie de l’accueil du
Détenu politique Zaid Takrayout le 11/01/2019 à Tinghir et a été honorécomme
détenu politique.
Il a participé à plusieurs activités
organisées en coordination avec l’Association Attac Maroc à Agadir, à Beni
Mellal, et à Sidi Ayad, a organisé le sit-in ouvert des paysan-nes de Sidi Ayad
du 22 février 2019 au 10 mars 2019 pour leur droit à la terre. Il a pleuré lors
de l’arrêt de cette événement, qui a été levé par une décision des paysan-nes.
Il connaît la manœuvre des autorités et leurs fausses promesses, mais il a obéi
à la décision de la majorité, malgré son incapacité à croire les fausses
promesses de l’État. Il a participé à la tente des femmes paysannes à
Tamtatouchte, à l’occasion de 8 mars, organisée par le Syndicat Paysan les 15,
16 et 17 mars 2019 et portant le dossier de Sidi Ayad.
Le matin du 18 mars 2019 à 10H :20, en
se préparant à l’organisation de l’assemblée générale des paysan-nes, au siège
de leur association, qu’il avait fondée conformément à la loi fondamentale,
pour la fondation du bureau local syndical de Sidi Ayad, sur la base de ses
convictions démocratiques en faveur de la participation des paysan-nes au
prétendu dialogue avec les autorités provinciales de Midelt et avec le Comité
préparatoire des paysan-nes, a surpris par l’offensif des autorités.
Le chef Caid, représentant des
autorités aux communautés d’Ait Oufla, avec deux gendarmes et des agents de
force de répression ’attaquaient le siège et de tentaient de l’arrêter. Ainsi,
le dirigeant, le chef Caid, a déclenché sa chute par terre, a prétendu
être battu par le détenu politique Said Oba Mimoun.
Les manifestations : sit-ins et marches
des paysan-nes ont été relancées dans les rues de Midelt lors de son
arrestation par les gendarmes et après la décision du procureur à le rendre à
la prison de Midelt le 19/03/2019 par des accusations lourdes : dossier
1131/2101/2019 insulte à un fonctionnaire et violences à son encontre pendant
et en raison de ses devoirs, crime de désobéissance, premier jugement le
21/03/2019 et la quatrième le 11/04/2019.
Nos revendications
Le
régime marocain est engagé dans les nouveaux projets coloniaux sur les terres
des paysans pauvres opprimés de Sidi Ayad.
Une
intervention du syndicat paysan doit être réalisée dans les mois qui
viennent : de Tamtatouchte à Sidi Ayad, une nouvelle lutte paysanne est
engagée.
Nous
considérons toutes les établissements, sociétés et banques qui soutiennent les
projets Noor Maroc : l’Agence française de
développement, la Banque européenne de développement, la Banque mondiale, la
Banque allemande de développement, la Banque africaine de développement, l’Union
européenne et toutes autres sociétés, entant que partie prenante, des membres
importants dans ce conflit.
Nous vous demandons de prendre en considération notre lettre, la
transmettre à vos direction et avertir vos banques de leurs engagements dans de
ces genres de projets qui ne respectent pas les normes des droits des
populations autochtones/paysans pauvres.
Vos banques de par leurs accords d’association avec le Maroc, sont
partie prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans
pauvres. Il nous semble donc urgent que vos directions adoptent des résolutions
exigeant, qu’elles rappellent vos établissements, entant que membres dans ces
projets, de leurs engagements à respecter les droits de l’homme et les
principes démocratiques.
Nous demandons à Monsieur le secrétaire général du
parlement européen et M. le président de la Sous-commission "droits de
l'homme" de transmettre notre lettre aux parlementaires pour les
informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner.
L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie
prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous
semble donc urgent que le Parlement adopte une résolution exigeant du Conseil
qu’il rappelle au gouvernement marocain ses engagements à respecter les droits
de l’homme et les principes démocratiques, pris dans les accords d’association
avec l’UE.
La lutte continue pour leur droit à la
terre
Agadir le 07/04/2019
Secrétaire général
Lahoucine Amal