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mardi 14 janvier 2020

Lettre ouverte aux Secrétaire Général du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies et le Secrétaire Général de l'Union Marocaine du Travail



Lettre ouverte à messieurs :

Le Secrétaire Général des Nations Unies
Le Secrétaire Général du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies
Le Secrétaire Général de l'Organisation Internationale du Travail
Le Secrétaire Général de l'Union Marocaine du Travail
Le président d’Instance des barreaux du Maroc
Le Procureur général du Roi, Chef du paquet général à Rabat

Contre

Le Chef du Gouvernement du Maroc
Le Ministre de l'Intérieur
Le Ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, des Eaux et Forêts et du Développement Rural
Directeur général de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie
Le Secrétaire Général de la Fédération Nationale du Secteur Agricole

Objet: Plainte concernant la répression des petits paysans, l’exploitation de leurs terres collectives et le déni du droit à leur syndicat paysan à défendre leurs droits devant les autorités et les tribunaux.

Nous avons l’honneur de vous informer que notre Syndicat National des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, affilié à l'Union Marocaine du Travail, une organisation syndicale fondée le 23 juin 2012 par les petits paysans et professionnels forestiers. Nous avons accumulé une expérience importante dans ce domaine et nous avons traité plusieurs dossiers de droits humains en faveur de cette classe opprimée dans le monde rural, productive, considérée comme l'un des piliers de la production nationale, essentiel à la sécurité alimentaire du peuple marocain, mais il expose à une persécution systématique par les gouvernements marocains successifs, qui se manifeste par le vol de leurs terres et de leurs forêts collectives et privées. Ces richesses  héritées ont été préservées depuis plusieurs siècles, le colonialisme français les a reconnus à l’époque coloniale et a exercé des restrictions administratives qui garantissaient leurs droits historiques et naturels. Mais le gouvernement marocain, par le biais du Ministère de l'Intérieur et du Ministère de l'Agriculture des Eaux et Forêts, qui ont depuis 2012 instauré des lois en réalisant de nouvelles divisions de groupes dynastiques et des restrictions des nouveaux bureau décisions administratives à travers des demandes d’enregistrement au cadastre basées sur des documents illégaux pour occuper les terres des petits paysans et des professionnels forestiers collectifs et privés, ce qui les a dépossédés des millions d'hectares, comprenant des habitations, des grottes, des cimetières, des routes, des sources d'eau et des forêts. Devenus des étrangers sur leurs propres terres, les petits paysans sont poursuivis par les autorités administratives, les gendarmes, les agents des eaux et forêts et autres autorités. Réduits à une situation de réfugiés dans leur propre pays, ils n’attendent plus que la mort.
Le Syndicat National des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, est soumis à la répression par les autorités régionales et locales depuis l'assassinat de l'un de ses militants les plus éminents dans le sud, le martyr Brahim Saika, le 15 avril 2016, et ses militants sont soumis à des poursuites judiciaires et à des arrestations, à commencer par deux anciens détenus politiques : Zaid Takrayout, arrêté à cause de sa défense des droits des paysans de Tamtatoucht face au barrage Toudra Tinghir, dans Sud-est, Said Oba Mimoun  à cause de sa défense des droits des paysans de Sidi Ayad à Midelt, aussi dans le Sud-est et Rahma Bouhajra à cause de sa défense des droits des paysans de Ouled Ayade Beni Mellal. Les petits paysans font l'objet des poursuites judiciaires de la part des autorités et de  la mafia foncière, qui recourt à de faux témoins du fait de leur défense de leur droit à la terre et à l'exploitation des richesses forestières. Les professionnels forestiers, que le gouvernement marocain appelle des nomades, sont aussi persécutés par les abus des autorités et des agents des Eaux et Forêts.
Nous vous écrivons donc aujourd’hui au nom du Syndicat National des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, après toutes nos tentatives infructueuses d’ouvrir un dialogue sérieux avec le Gouvernement Marocain représenté par le ministre de l’Intérieur et celui de l'Agriculture et de Eaux et Forêts sur notre dossier, que nous avions déposé à la wilaya de Rabat lors de notre sit-in de protestation le 28 décembre 2017 devant le parlement. La seule réponse a été  la répression contre nos militants, l’arrestation de nos militants Zayed Takrout et Said Oba Mimoun, et le non-respect du droit de notre syndicat au reçu de dépôt légal après notre congrès du 23 juillet 2018 au siège de l'Union Marocaine du Travail. Pour ce refus nous avons poursuivi les autorités auprès du Tribunal Administratif de Casablanca.
Pour continuer à abuser de nos droits, un deuxième syndicat a été créé par la Fédération Nationale du Secteur Agricole au sein de l’Union Marocaine du Travail, qui est dirigé par des ingénieurs et des techniciens et qui ne permettent pas l'indépendance des syndicats qu'ils ont fondés en tête le Syndicat National des Ouvriers Agricoles, cette couche appartenant à la communauté des petits paysans et des professionnels forestiers qui ont été expropriés des terres et sont devenus Les paysans sans terre sont persécutés par les grands propriétaires fonciers qui les ont spoliés et les exploitent sur leurs domaines.
Toutes ces pratiques répressives à l'encontre des petits paysans et des professionnels forestiers et de leur syndicat visent à faciliter l'exploitation de leurs terres et forêts par de grands propriétaires fonciers appuyés par le Ministre de l'Intérieur et le Ministre de l'Agriculture et des Eaux et Forêts avec le soutien des partis politiques au pouvoir.
Ainsi, notre syndicat a réalisé un dossier de demande détaillé, qu'il a inclus dans un livre avec le numéro de dépôt légal dans la Bibliothèque nationale Numéro: Dépôt Légal: 2018MO0194 et ISBN: 978-9920-35-035-8, afin de se protéger contre les tentatives de liquidation de la part de la Fédération Nationale du Secteur Agricole comme elle l’avait fait avec les dossiers de demande des syndicats des ouvriers agricoles, notamment Sodia et Sogeta.
Vous ayant aussi présenté les points les plus importants de notre dossier, nous vous demandons de mener une enquête impartiale sur celui-ci afin de protéger les droits des petits paysans et des professionnels forestiers et de leur syndicat.

Agadir le 14 janvier 2020
Le Secrétaire Général

Lahoucine Amal



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