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jeudi 24 janvier 2019

Un colonel de gendarmerie marocain s’approprie des terres collectives à Nador, au Maroc



En octobre dernier les autorités marocaines, appuyées par des forces de répression et des gendarmes, avaient envahi des terres  appartenant à des Oulad Settout à Zaïo, dans la province de Nador (région de L’Oriental). Elles avaient chassé les petits paysans pauvres de leurs terres, détruisant leurs projets agricoles et occupant leurs maisons.
L'État marocain avait annoncé « la restitution d’un million d’hectares de terres collectives irriguées aux petits paysans ». Curieux exemple de cette décision : un colonel de la gendarmerie est devenu propriétaire de 37 hectares de telles terres à un prix d’un dollar, sur la base d’un acte officiel datant des années 1970, années de plomb.
Les petits paysans propriétaires de ces terres, qu’ils exploitaient depuis plus de 150 ans avec des titres de propriété, avaient manifesté contre cette offensive. Ils avaient organisé une marche et des sit-in dans la ville de Zaïo. L’un des militants de droits de l’homme, membre de l’Instance marocaine des droits humains, Brahim El Abdellaoui, qui avait soutenu leurs manifestations, est poursuivi devant le tribunal de Zaïo.
C’est là un nouvel exemple d’accaparement de terres collectives de communautés de petits paysans marocains, qui s’appauvrissent de jour en jour. Les hauts fonctionnaires, la bourgeoisie commerçante et les grands propriétaires fonciers, soutenus par les puissances impérialistes, France est en tête, occupent le pouvoir et l’économie et appauvrissent le peuple. Tout cela pour que le sang et la sueur des ouvriers et paysans, conséquences de l’exploitation de leur force de travail dans les camps de concentration, puissent continuer à nourrir le capital financier impérialiste français.
Le Syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers soutient leur lutte en alertant l'État marocain ainsi que l'État français et le Parlement européen sur les conséquences graves de ces politiques économiques de classe. Des lettres de protestation ont été envoyées par notre syndicat au secrétariat général du Parlement européen et au  Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) sur des affaires similaires qui aggravent la vie des paysans au Maroc. Aujourd’hui la situation des paysans marocains empire et devient insupportable, ce qui converge avec les causes de la révolte en cours du peuple français. Pour cela, nous appelons les ouvriers et paysans français à soutenir notre lutte pour le droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles et contre les lois coloniales et la spéculation foncière.

Syndicat National des petits paysans et professionnels forestiers
Agadir, le 25 janvier 2019

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