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dimanche 7 avril 2019

Maroc, Midelt :appel à la solidarité avec du détenu politique Said Oba Mimoun


Maroc, Midelt : le quatrième jugement du détenu politique Said Oba Mimoun le 11/04/2019

Qui est le détenu politique Said Oba Mimoun ?

D'où vient-il ?

Son grand-père ancestral,  Sidi Ayad, fondateur de la ville antique, douar Sidi Ayad, est découvreur de la mine d’or à Ahouli au 17ième siècle. Il a fondé la ville, la Zawiya, l’ancienne école et a exploité la mine.

Tout l’or qu’avait accumulé pendant un an de travail, grâce à ses ouvriers/esclaves, a été volé de l’un des Sultans du Maroc. Selon l’histoire circulant au sein des paysans, un des sultans aurait demandé à Sidi Ayad de collecter le produit en or pendant une année entière, et il avait collecté cette énorme quantité d’or. Le Sultant avait besoin de cette quantité d’or dans la construction de la route entre Meknès et Fès. L’armée du Sultant avait venu pour récupérer l’or, mais Sidi Ayad est mort et l'or est disparu. Sa famille avait quitté le lieu après avoir  installa un sanctuaire pour lui rendre visite, pour chercher l’or perdu/volé.
Son grand-père Sidi Ayad, avait fondé la ville antique dans une zone stratégique de la vallée. Après la découverte de la mine d’or, il est devenu riche. Tout l’or recueilli pendant un an fut volé par un le Sultant et sa ville est détruite. Les membres de sa famille sont transformés en nomades et tombés en conflit avec les tribus voisines. Des guerres ont été éclaté à cause des frontières et resté une source de conflit des tribus.
Le conflit de la question des frontières déclenché par la décision administrative imposées par l'État en 2012 l’approuvait, et la lutte des paysan-nes de Sidi Ayad pour  récupérer les 10 000 hectares qui avaient perdu est déclenchée.
Son grand-père, le dernier de ses ancêtres, à la fin du 19ième, est le leadeur défenseur du territoire de la tribu Sidi Ayad. Il a été soumis à la torture au cours de sa vie et a été maintes fois arrêté et traîné à cheval : sur le dos, les mains ficelées et tiré à cheval. Il est toujours sur le point de se battre contre les ennemis, autres tribus, pour le droit à la terre, a déclaré le militant Said Oba Mimoun qui lutte dans l’esprit de Sidi Ayad, grand-père ancestral.

Sa vie :

Said Oba Mimoun est né en 1986 et n'a pas terminé ses études, comme tout le reste des enfants de Sidi Ayad, privés d'école. Il a arrêté ses études en première année du secondaire, branche scientifique, bien qu'il fût intelligent et supérieur en mathématiques. Il s'est marié et a trois enfants.
A travaillé très tôt dans le secteur de la construction de bâtiments et a appris la technique de l'électricité de bâtiment.
A fondé une petite entreprise et a travaillé avec des grandes entreprises en maintenance dans plusieurs villes du Maroc.
En 2012, il avait organisé les manifestations des paysan-nes de Sidi Ayad contre la décision administrative menée par l'État pour occuper leurs terres collectives et a été opprimé à cause de ses manifestations, où un paysan a été arrêté. Il a conduit la lutte des paysan-nes contre l’occupation de 4500 hectares de leurs terres par le projet Noor 4.
Depuis cet événement il est attaché à la question de la terre et a fondé l’association de développement agricole des paysan-nes de Sidi Ayad, pour plus s’organiser.
En décembre 2016, il s’est intégré au sein du Syndicat Paysan et chargé du dossier foncier. Depuis lors il est contrôlé par l'État et s'efforçant de prouver l'identité des paysans de Sidi Ayad en tant qu'habitants autochtones appartenant à la tribu Ait Marghad.
Il est devenu l’esprit conscient des paysan-nes de Sidi Ayad et parmi ses paysans, y compris ses frères, est le seul à avoir une culture qui a peut-être dépassé son niveau d’étude. J'ai toujours pensé qu'il était passé par l'université.
Trésorier adjoint du bureau régional du Syndicat Paysan de Midelt. Le dossier de Sidi Ayyad, qui portait avec lui est l'axe de la lutte syndicale paysanne à Midetl où il a pu former un consensus des paysan-nes autour de lui. Ils avaient participé au sitin-in nationale du Syndicat Paysan le 28/12/2017 devant le parlement, symbole de la lutte syndicale et Sidi Ayad à la lumière du retard des autorités régionales.
Et, avait déjà organisé plusieurs manifestations, des sit-in, marches populaires et des rassemblements au nom du Syndicat Paysan en 2017 pour défendre ce dossier, et a contribué à plusieurs réunions syndicales nationales à Midelt sur la question de la terre.
La participation des paysan-nes de Sidi Ayad au sit-in nationale devant le parlement et le Conseil national au siège régional de l'UMT, à Rabat le 28/12/2017, est forte, où le nombre des paysans participant a atteint 32 paysans. Après cet énorme événement dans la vie du Syndicat Paysan, les manifestants de Tamtatouchte ont été attaqués et 12 paysan-nes ont été arrêtés, poursuivis et condamnés, dont le détenu politique Zaid Tkriout, secrétaire général provincial du Syndicat Paysan à Tinghir.
A participé à plusieurs manifestations de protestation, de mutilation et d'ingérence en faveur des détenus politiques de Tamtatouchte. 
A assisté à l'audience en appel ses détenus au tribunal d’Ouarzazate, représentant le Syndicat Paysan comme membre du comité administratif. Après la décision du jugement approuvant le même procès de condamnation, il a contacté le juge, le responsable du corps, se demandant pourquoi cette fausse décision, le juge a répondu : Je ne suis qu’un exécuteur des ordres. Il a mentes fois déclaré cette position du juge au cours des activités syndicales.
Afin de limiter son mouvement, qui a perturbé les autorités de Midelt et l'opportunisme au sein du Syndicat Paysan, un complot a été lancé contre lui par la mafia de la carrière. Il possédait une carrière à travers un contrat avec la commune de Mebladane et un employé de l'agence des bassins hydrographiques, l'accusant d'avoir l’insulté le 18/04/2018 avec de faux témoins de la mafia des carrières et condamné à 4 mois de prison ferme. Son premier procès à cause de sa lutte pour le droit des paysan-nes de Sidi Ayad à la terre.
Au cours de son arrestation, il était audacieux avec le procureur dans une question à son adjoint pour la vraie raison de son arrestation, qui a répondu : Vous êtes opposé au projet du Roi.
Après sa sortie de prison, il a été menacé à plusieurs reprises par les autorités, la gendarmerie et le parquet pour avoir exercé des représailles à son encontre.
A déclaré ses incidents lors de plusieurs réunions et activités syndicales.
Son affaire a été entachée par les luttes du Syndicat Paysan pour la libération des détenus de Tamtatouchte, jusqu'à ce qu'il pense que nous avons négligé son dossier. À plusieurs reprises il m’avait signalé cette suggestion.
Et, peut-être que sa récente arrestation, donnera au Syndicat Paysan la bonne foi de ses militants à son égard ! Bien que certains opportunistes se laissent déranger.
A trouvé dans le Syndicat Paysan un vaste stade pour développer ses capacités de combat et, bien qu'il n'ait pas participé au premier congrès du Syndicat Paysan ainsi que ses camarades paysan-nes où il est détenu et les paysan-nes de Sidi Ayad ont été absentés.
A participé à plusieurs activités et en premier la cérémonie de l’accueil du Détenu politique Zaid Takrayout le 11/01/2019 à Tinghir et a été honorés comme détenu politique.
A participé à plusieurs activités  organisées en coordination avec l'Association Atak Maroc à Agadir, à Beni Mellal, et à Sidi Ayad.
A organisé le sit-in ouvert des paysan-nes de Sidi Ayad du 22 février 2019 au 10 mars 2019 pour leur droit à la terre. Il a pleuré lors de l’arrêt de cette événement, qui a été levé par une décision des paysan-nes. Il connaît la manœuvre des autorités et leurs fausses promesses, mais il a obéi à la décision de la majorité, malgré son incapacité à croire les fausses promesses de l'État.
A participé à la tente des femmes paysannes à Tamtatouchte, à l’occasion de 8 mars, organisée par le Syndicat Paysan les 15, 16 et 17 mars 2019 et portant le dossier de Sidi Ayad.
Le matin du 18 mars 2019 à 10H :20, en se préparant à l’organisation de l’assemblée générale des paysan-nes, au siège de leur association, qu'il avait fondée conformément à la loi fondamentale, pour la fondation du bureau local syndical de Sidi Ayad, sur la base de ses convictions démocratiques en faveur de la participation des paysan-nes au prétendu dialogue avec les autorités provinciales de Midelt et avec le Comité préparatoire des paysan-nes, a surpris par l’offensif des autorités.
Le chef Caid, représentant des autorités aux communautés d’Ait Oufla, avec deux gendarmes et des agents de force de répression s’attaquaient le siège et de tenter de l’arrêter. Ainsi, le dirigeant, le chef Caid, a déclenché sa chute par terre, est devenu obscurcissant et a prétendu être battu par le détenu politique Said Oba Mimoun.
La résurrection des autorités et de la gendarmerie de Midelt, qui a mobilisé toutes ses forces pour l'arrêter à 16H, dans l'attente de l'arrivée de membres du bureau national qui souhaitent également les arrêter.
Les manifestations : sit-ins et marches des paysan-nes ont été relancés dans les rues de Midelt lors de son arrestation par les gendarmes et après la décision du procureur à le rendre à la prison de Midelt le 19/03/2019 par des accusations lourdes : dossier 1131/2101/2019 insultant un fonctionnaire et violences à son encontre pendant et en raison de ses devoirs, crime de désobéissance, affaire de la désobéissance, première jugement le 21/03/2019 et la seconde le 28/03/2019.

La lutte continue pour leur droit à la terre
Vidéos des manifestations :
Agadir le 07/04/2019
Secrétaire général 
Lahoucine Amal

mardi 29 janvier 2019

Accaparement de terres collectives et vol de biens publics au Maroc

Le détenu politique Said Takrayout au moment de sa sortie de la prison de Zagora

Tamtatoucht, le village natal de Zaid U Hmad, un des héros de la résistance au djebel Baddou après la bataille de Bougafer à Saghrou au sud-est du Maroc, dernier front de la résistance contre le colonialisme en 1934. Ce village est aujourd’hui mis sous couvre-feu par le régime marocain pour permettre la réalisation du projet dit de «barrage touristique» de Toudgha, financé avec 40 millions d’euros de fonds publics. Ce projet, lancé par Aziz Akhannouch, chef et patron des terres et mers au Maroc, est destiné à enrichir ses amis spéculateurs fonciers par l’exploitation des terres collectives des tribus amazighs Ait Merghad, une population d’environ 50 000 habitants, et de la commune d’Ait Hani, à laquelle Tamtatoucht appartient, qui compte 18 000  habitant.
C’est une autre façon d’occuper les terres des paysans pauvres tout comme le projet dit de  «port touristique» à Al Hoceima, les complexes immobiliers Marina à Agadir et d’autres à travers le Maroc. Le seul but de ces prédateurs est d’occuper les 20 millions d’hectares de terres collectives qui contiennent entre autres des mines d’or et d’argent. Ces terres sont arrachées à leurs vrais propriétaires, les paysans amazighs déjà appauvris par les lois coloniales françaises.
Depuis février 2017, début des travaux du ce projet, les paysans de Tamtatoucht, appauvris et marginalisés par la négligence de l'État depuis 62 ans, se sont mobilisés contre le projet. Ce projet menace aujourd’hui leur existence même, par l’offensive menée contre leurs terres et leurs ressources naturelles. Pour survivre, ils doivent mener une lutte dans l’esprit de Zaid U Hmad contre la Hogra (mépris).
Le 15 novembre 2017, 1000 paysans de Tamtatoucht, en majorité des femmes, ont conduit une marche vers le chantier du barrage, l’occupant et arrêtant les travaux. Les autorités de Tinghir ont refusé de négocier avec notre syndicat dont le gouverneur a insulté le secrétaire général, Zaid Takrayout, leader de la lutte contre le vol des biens publics à Tinghir et a lancé une série d’inculpations contre lui.
Le sit-in des paysans, organisé principalement par les femmes paysannes, a duré 57 jours.
Le 10 janvier 2018 à 6h  du matin, 1000 hommes de forces de répressions ont occupé le lieu du sit-in, à 9h les paysans ont marché vers le barrage, et leur marche a été écrasée, 11 paysans dont une femme ont été arrêtés et déférés au tribunal de Ouarzazate.
Le 11 janvier 2018 le secrétaire général du syndicat Zaid Takrayout a été arrêté lui aussi et déféré au tribunal de Ouarzazate.
Le 5 février 2018 le tribunal de première instance a émis une lourde sentence :
- Une année ferme au secrétaire général du syndicat.
- Dix mois fermes à six paysans détenus.
- Cinq mois avec sursis à cinq autres paysans, dont une femme.
- Une amende de 2000 dirhams chacun.
Le 7 mars 2018 la cour d’appel de Ouarzazate a confirmé les sentences avec réduction de deux mois pour six prisonniers, 8 mois au lieu de 10 et une amende de 1000 au lieu de 2000 dirhams.
Voici la liste des prisonniers :
- Zaid Takrayout né en 1963, marié, trois enfants.
- Bassou Arhou né en 1978, marié, cinq enfants.
- Brahim Zâabit né en 1984, marié, un enfant.
- Bassou Mouhda né en 1984, marié, cinq enfants.
- Mohamed Allout né en 1993, célibataire.
- Rachid Abdi né en 1994,  célibataire.
- Yassine Ghermin né en 1995, célibataire.
Leurs familles n’ont plus rien à manger !
Depuis les arrestations des leaders du Hirak du Rif toutes les manifestations sont écrasées et leurs leaders sont arrêtés et poursuivis. Une nouvelle ère de répression organisée par l'État s'est ouverte au Maroc comme suite de la guerre en Syrie. Une répression soutenue par les instances dirigeants de l’Union européenne, en particulier par la France, après la visite de monsieur Macron au Maroc en juin dernier pour soutenir le régime marocain, qui a appliqué et suivi dès lors la logique de la matraque contre les manifestants et ouvert les portes de ses prisons.
Une analyse de cette situation critique nous conduit à conclure que les membres de l’Union européenne, en particulier la France, soutiennent les spéculateurs immobiliers marocains contre les intérêts des paysans, avec leurs dons et crédits pour soutenir les politiques anti-démocratiques du régime marocain. Le peuple marocain est endetté à hauteur d’environ 68 milliards de dollars, tandis que des millions d’euros traversent la Méditerranée chaque jour sous forme de produits miniers, agricoles et halieutiques exportés, sans que les paysans en bénéficient. Aujourd’hui ils se retrouvent chassés définitivement de leurs terres, par une politique de véritable ségrégation, d’apartheid.
Cette situation critique permanente provoque une ébullition qui se manifeste chaque jour sur divers fronts d’action populaire, et fait des victimes et des prisonniers, en premier lieu chez les paysans.
Le dossier Brahim Saika, martyr de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, est toujours en tête de l’ordre du jour de notre lutte, Mey Aicha, sa mère, a défendu ce dossier depuis deux ans, en vain. Les spéculateurs immobiliers sahraouis ont tenté à plusieurs reprises de liquider l’affaire, mais Mey Aicha est une femme paysanne qui préfère mourir de faim plutôt que trahir le sang du martyr.
Nous vous demandons donc, Monsieur le Secrétaire général, de transmettre notre lettre aux parlementaires pour les informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner. L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous semble donc urgent que le Parlement adopte une résolution exigeant du Conseil qu’il rappelle au gouvernement marocain ses engagements à respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques, pris dans les accords d’association avec l’UE.
Agadir, le 17 mars 2018
Amal Lahoucine
Secrétaire  général

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