vendredi 26 avril 2013

Lutte des paysan(ne)s d’Aoulouz contre le projet G1



Lutte des paysan(ne)s d’Aoulouz contre le projet G1

Le projet G1 (réseau d'irrigation par goutte à goutte) est un projet de la république fédérale d'Allemagne destiné aux terres irriguées de la municipalité d’Aoulouz, soutenu par un crédit de 400 million dirhams de la banque allemande à l'état marocaine. Un projet qui n'est pas adapté à la situation des terres et des cultures des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres. L'irrigation par canaux bien modernes est la seule façon de développer les récoltes dans des terres couvertes d'olivier. Les grands propriétaires féodaux qui ont des terres (bour) sont les seuls qui vont bénéficier de ce projet, contre les intérêts des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres qui ne peuvent pas payer l'eau d'irrigation. L'objectif des féodaux est d’exploiter l'eau dans un premier temps et d'arriver dans l'avenir à chasser les paysan(ne)s pauvres de leurs terres pour les transformer en ouvriers agricoles exploités dans les domaines des grands propriétaires. Sachant que 60% des terres irriguées par Les sourses Tafarzazte, Timilte et Targa Ljdid sont des terres de domaines et habous ce qui  donne d’avantage aux paysan(ne)s sans terre de l’exploiter par voie de location.
Les paysan(ne)s pauvres d’Aoulouz souffrent des survivances du féodalisme qui continue d’exploiter les terres, l'eau et les hommes en l'absence quasi-totale de réaction des autorités, depuis la construction du barrage Aoulouz à la fin des années 80. De nombreuses sources au pied du barrage sont épuisées, seules en subsistent les trois, qui bénéficient de fuites du barrage. Les trois sources alimentent 30 douars, dont les plus importants sont Zaouiat Si Korchi, Targant, Timelt, Tazmourt, Dar Jdida, Tagadirte, Ait Atass, Tamgoute, Jarda, Aourir et autres  aux périphéries  du centre d’Aoulouz.
La souffrance des paysans pauvres a commencé après la construction du barrage, qui a provoqué l’assèchement de la Saguia de Taboumahaout, la plus proche de la Saguia de Tafarzazat.
Afin de sortir de ce pétrin, le Bureau régional du développement agricole a créé en 2001 une association d’usagers d'eau spécifique aux agriculteurs du secteur d’Aoulouz pour gérer la crise, dans un climat de terreur à l’encontre des paysans pauvres de la Saguia de Tafarzazat, qui ont refusé de rejoindre cette association.
À ce moment-là, les Forces auxiliaires ont encerclé le siège de la commune pour interdire toute expression de refus, réprimer toute dissidence et prévenir un soulèvement.
Cette association n’était pas destinée à tout le monde : les nouveaux féodaux lui ont mis le grappin dessus, empêchant les pauvres d’utiliser cette eau pour l’irrigation. Cela a poussé certains paysans à se tourner vers la justice pour obtenir réparation. La masse des paysans pauvres a attendu les résultats de la procédure judiciaire. 
Dans les premières années d’existence de l’association, on trouvait normal l'usage de l'eau malgré la somme demandée, soit 15 Dirhams de l’heure, sachant qu'il y a 8 débits des trois sources toutes les 24 heures, et cela toute l’année. Soit 2500 dirhams par jour, environ 100 millions de centimes chaque année ?
Depuis 5 ans, les paysan(ne)s de la Saguia de Tafarzazat souffrent de l’injustice à leur encontre, à cause de leurs opinions politiques. Le maire les a punis pour leurs positions lors des élections de 2003, les privant de l'eau de la Saguia, la détournant vers la Saguia de Taboumahaout, soutenu par ses  alliés. Un sommet a été atteint au cours de la saison agricole 2007/2008, lorsque le maire a refusé le droit naturel à l'eau pour l'irrigation, provoquant l’assèchement des récoltes. Ne pouvant plus récolter un seul grain de blé ni une seule olive – et leurs oliviers menacés de mourir – il ne restait plus aux paysan(ne)s qu’à se soulever contre le féodalisme. C’est alors, en mars 2008, qu’ils ont rejoint le syndicat agricole d’Aoulouz, après avoir épuisé les tentatives de dialogue avec le maire, les autorités se montrant incapables de trouver une solution équitable, face au poids du féodalisme. 
L’UMT a ouvert un dialogue avec les autorités de Taroudant en présence de représentants du Ministère de l'Agriculture et de l’Équipement et de l’Agence de l’Eau du Sous Massa-Drâa. 8 mois de discussions n’ont abouti à rien. 
Un jugement a condamné l’Association d’usagers à verser 1,17 millions de dirhams aux paysan(ne)s victimes de privations d’eau et à la saisie de ses biens, dont son compte bancaire, sur lequel se trouvaient seulement 40 mille dirhams.
Face à la faillite de l’association, son président – le maire-adjoint et frère du maire – a convoqué une assemblée générale le 22 Juin 2008 pour renouveler la direction, afin de donner une légitimité aux violations subies par l’association.
Le syndicat des paysan(ne)s d'Aoulouz a organisé plusieurs manifestations contre le maire d’Aoulouz et son frère le président de l'association, la première devant la sous-préfecture le 9 avril 2008, puis une journée de solidarité avec les paysan(ne)s de Tafarzazat le 18 Mai 2008, à laquelle ont participé plusieurs journalistes, l'Association marocaine des droits de l'homme et des partis politiques, qui ont pu voir de leurs propres yeux la souffrance des paysans de Tafarzazat. La manifestation suivante a eu lieu le 22 Juin devant la mairie, durant l’assemblée générale fantoche convoquée par le président, où les paysan(ne)s se sont retirés de l’association. 
L’association a encaissé en 8 ans environ 700 millions de centimes, dont seuls 40 ont été investis dans un pressoir à olives. Le reste s’est envolé. Dans les attributions d’eau des utilisateurs, le président a favorisé, de ses amis, qui ne sont même pas des paysan(ne)s. 
Malgré tout cela, le président de l’association a été reconduit dans ses fonctions par les autorités.
Les paysans pauvres de Tafarzazat ont alors créé leur propre association pour l’eau et l’irrigation. Ils en ont informé les autorités, le bureau régional du développement agricole, les services de l’Équipement et l’Agence de l’eau régionale. Mais ils n’ont pas obtenu le reçu de dépôt de leur association. 
L’UMT a alors engagé des discussions avec les autorités pendant deux mois. Conclusion : la faillite de l’association d’usagers a été constatée, il faut la dissoudre et créer trois associations, une par Saguia. Le mois de septembre 2008 a été choisi pour mettre en œuvre cette décision. Les autorités d’Aoulouz et les responsables des trois services gouvernementaux n’ont rien pu faire face aux féodaux. Le syndicat a donc engagé un dialogue direct avec la province de Taroudant, tandis qu’à l’extérieur, 36 paysans faisaient un sit-in le 11 septembre. Leurs délégués syndicaux ont été reçus à plusieurs reprises par le chef de cabinet du gouverneur, demandant que celui-ci prenne un arrêté de dissolution de l’association fantoche. 
Lors de la dernière réunion le 23 octobre 2008, la province a promis une date de rencontre pour la semaine suivante. Puis plus rien. Comme on était au début de la nouvelle année agricole, les paysan(ne)s, déjà stressés, éprouvaient une grande angoisse, entretenue par les menaces de la milice à la solde du président, qui a dressé une liste de paysan(ne)s contre lesquels engager des poursuites judiciaires. En tête de cette liste, Mohamed Zarrit, injustement accusé de voler de l'eau de la Saguia Taboumahaout. Il a été arrêté à Taroudant le 14 Juillet 2008, il a passé 10 jours en prison puis il a été relaxé, après que son innocence a été prouvée.
Cet acte répressif a semé la terreur chez les paysan(ne)s de Tafarzazat, ce qui a enflammé la situation. Il ne leur restait plus qu’à exprimer leur colère. Ils ont donc tenu un sit-in devant la province de Taroudant le 4 novembre 2008, soutenus par l'Association marocaine des droits de l'homme, les syndicats, les partis politiques et les militants. 60 paysan(ne)s ont passé une nuit froide devant la province, demandant à être reçus par le gouverneur, qui les a enfin reçus le 5 novembre à 13 heures. Ils ont exposé leurs problèmes et leurs revendications. La date du 20 novembre été convenue pour régler le différend entre les paysan(ne)s de Tafarzazat et le président de l’association d’usagers de l’eau.
Leur seule revendication était de pouvoir être indépendants de cette association en faillite et de pouvoir gérer leurs affaires eux-mêmes à travers leur propre association.
En janvier 2009 ils ont constitué leur propre association qui gère jusqu'à maintenant l'irrigation de leurs terres. Les autorités refusent jusqu'à maintenant d’accorder le reçu de dépôt de son dossier, ce qui est contraire aux droits humains.
En avril 2010 les paysan(ne)s de Timilte ont constitué leur propre association par l'encadrement du syndicat, ce qui ne plait pas aux autorités qui refusent le reçu de dépôt.
Les deux associations luttent pour le droit des paysan(ne)s à s'organiser et gère au même temps la distribution de l'eau. En décembre 2011 les autorités provinciales de Taroudant et le bureau régional du développement agricole ont dissout l'association d'Aoulouz d'une façon illégale sans compte rendu moral et financier ni prise  en considération de l'avis des paysan(ne)s. En avril 2013 la chambre agricole lance un programme de constitution de quatre associations sur les quatre sources, deux sont déjà constituées Targa Ljdid et Taboumhaoute d'une façon bureaucratique. Les paysan(ne)s des deux autres Tafarzazte et Timilte luttent contre ce programme.
Les premiers assemblés Taferzazte et Timilte sont passés le 16 et 23 avril 2013 sans résultat cause de la lutte de paysan(ne)s contre ce programme bureaucratique. Deux autres assemblés sont seront attendus le 02 et 09 mai 2013 malgré le boycott des paysans à ce programme (60 paysans seulement sont participés à ces deux premiers assemblés sur 800 paysans). Les paysan(ne)s défendent leur droit à l'organisation dans leurs propres associations contre l'offensive des féodaux d'Aoulouz soutenus par le Pacha le bureau régional du développement agricole et la chambre agricole.
Le syndicat paysan et les deux associations paysans continuent la lutte des paysan(ne)s pour leur droit à l'eau d'irrigation et en suite ; tous les droits économiques et sociaux violés par l'état (santé de la femme et l'enfant, enseignement des enfants, eau potable, intra-structures, électrification publique, lutte contre la corruption, lutte contre le vole des biens publics …).
Les revendications des paysan(ne)s sont plus large que le programme planning agricole dite vert qui destine

Pour cela nous déclarons nos revendications :

-                    Nous sommes contre le projet G1 qui n'est pas adapté à la situation des terres des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres d'Aoulouz et leurs cultures basées sur les récoltes de l’olivier.
-                    Nous dénonçons la violation du droit des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres a utiliser leurs propres associations constituées et qui a géré l'irrigation à Taferzazte depuis sa création jusqu'à maintenant.
-                    Nous appelons l'Etat allemand à ne pas être inclus dans ce conflit contre les droits des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres.
-                    Nous appelons les associations de droits de l'homme nationales et internationales à soutenir les revendications des petit(e)s paysan(ne)s et paysan(ne)s pauvres d'Aoulouz.
 
Taroudant le : 26 avril 2013
Union Marocaine du Travail
Syndicat National des Petits Paysans
et Employés Forestiers
Taroudant
Lotissement Monir Taflagt Taroudant
GSN 0668584636                                                     
http://syndicatpetitpaysan2012.blogspot.com/
Bureau Syndical Provincial

Association Tafarzazte d’usagers d'eau spécifique
 aux agriculteurs
 Conseil administratif

Association Timilte d’usagers d'eau spécifique
 aux agriculteurs
Conseil administratif

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