Monsieur l’Ambassadeur d’Allemagne à
Rabat
Objet : accaparement des terres collectives et exploitation
des enfants de Sidi Ayad.
Sidi Ayad, une tribu amazighe au
sud-est du Maroc est entièrement marginalisée. Des ruines du camp de
concentration construit par l’armée française sont encore debout au pied la
montagne : il visait à contrôler les ouvriers de la mine Ahouli au sommet
de la colline. Il est aujourd'hui l'abri des paysans pauvres, leurs enfants
cherchent des pierres dans les déchets minéraux de la mine pour survivre leurs
familles. La mafia des mines soutenues
par la gendarmerie de Midelt exploitent ces enfants qui risquent leur vie au
lieu d’être dans l’école.
Sidi Ayad recèle l’une des
grandes ressources minières du Maroc, déjà exploitées par les Français à
l’époque coloniale, comme toutes les régions du sud-est marocain. Elle comporte
une nappe d’eau importante, un barrage a été construit pour compléter la
production électrique des panneaux solaires de la centrale Noor 4.
Noor 4 est une centrale solaire
destinée à fournir de l’électricité aux usines de l’industrie minière
projetées. Le Maroc est engagé dans les nouveaux projets coloniaux sur les
terres des paysans pauvres opprimés de Sidi Ayad.
Sidi Ayad est dépourvue de toute
signe de vie digne : pas d’école, pas de centre sanitaire, pas
d’électricité, pas d’eau potable … rien que la torture, surtout après leur
manifestation pour leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles
en 2017.
Les autorités poursuivent les
paysans qui tentent de construire une maison et les agents des eaux et forêts
les condamnent à des lourds procès, ils sont étranges sur leur terre.
Ils luttent au sein du Syndicat
national des petits paysans et professionnels forestiers pour leur droit à 4500
hectares de leurs terres appropriées par l'État
marocain sans indemnisations, ces paysans sont en sit-in ouvert
depuis le 22 février 2019.
Voir ce lien :
Une part de ces
terres sont disposées à la construction de la centrale solaire Noor 4 d’un
fonds de crédit de la Banque allemande de développement de 70 millions d’euros
suivant des déclarations officielles.
Voir le
lien :
Notre syndicat
considère votre Banque, entant que partie prenante, un membre important dans ce
conflit.
Nous
demandons à Monsieur l’Ambassadeur de prendre en considération notre
lettre, la transmettre au Gouvernement fédéral allemand et avertir la Banque
allemande de développement de ses engagements dans de ce genre de projet qui ne
respecte pas les normes des droits des populations.
L’Allemagne de
par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante dans le
conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous semble donc urgent que
le Gouvernement fédéral d’Allemagne adopte une résolution exigeant, qu’il
rappelle la Banque allemande de développement, entant que membre dans ce
projet, de ses engagements à respecter les droits de l’homme et les principes
démocratiques.