Dans sa
réunion «session du martyr Brahim Saika», le bureau exécutif du Syndicat national
des petits paysans et employés forestiers réuni le 22 avril 2018 au siège
national de l’Union Marocaine du travail à Casablanca, a traité la question des
préparatifs du premier congrès du syndicat prévu pour juillet prochain, ens
vue du processus de développement du syndicat paysan au Maroc depuis sa
naissance en juin 2012. Comme naissance de la lutte glorieuse des paysans
pauvres au barrage Aoulouz des années 1980-1990 pour leur droit à la terre, l’eau
et les richesses naturelles contre l’offensive des survivants du
féodalisme et grands propriétaires fonciers au Souss soutenue par les
politiques économiques de classe de l’État marocain visant :
1-
L’accaparement de terres collectives (20 millions d’Hectares) et
exploitation de
l’eau d’irrigation (sources, canaux, barrages) ce qui implique
l’épuisement des
nappes phréatiques (des centaines de milliards de mètres cubes) par
sur-pompage pour les domaines des grands propriétaires fonciers
implantés sur les terres des
paysans pauvres et financés par les fonds publics crédités du peuple
marocain (68
milliards de dollars) en faveur des banques colonialistes
internationales. Une
agriculture de développement des cultures agricoles destinées à
l’exportation
et l'implantation de la concentration du capital dans l’agriculture pour
but
d’intégrer le capital commercial local dans le capital impérialiste.
2-
L’exploitation des coopératives et associations agricoles avec pour but d’arracher les
biens publics accumulés par la sueur et le sang d’environ un million de
familles paysannes, ce qui implique l’exploitation d’un million de femmes paysannes
dans des conditions proches de l’esclavage. Ces familles sont enchainées par les
crédits de la banque «Crédit Agricole du Maroc» pour payer les frais d’achats
des vaches et leur alimentation pour fournir le lait à la coopérative COPAG et
la société Centrale Laitière et les frais d’eau d’irrigation à la société Aman
Souss de son propriétaire Aziz Akhenouch et des associations d’irrigation des
paysans dominées par son ministère. Sans oublier l’exploitation des femmes paysannes
dans les coopératives féminines (l’huile d’Argan, le Safran et autres). Par
contre, les grands propriétaires fonciers exploitent massivement les ressources
d’eau et consomment l’électricité sans en payer les frais, lesquels endettés de milliards
de dirhams et profitent malgré tout du soutien du projet dit «Plan Maroc Vert».
3-
L’esclavage moderne des paysans pauvres (spécialement les femmes paysannes
pauvres) comme ouvriers agricoles aux domaines des grands propriétaires fonciers.
Ils sont privés des simples droits de travail tel le salaire minimum, la caisse
social, l’assurance médical (contre les maladies graves comme les cancers
causés par les produits toxiques utilisés dans la production des légumes et
fruits), des vacances payées, maternité ...
4- La
pollution des terres et nappes phréatiques par l’utilisation massive des
pesticides au niveau des productions agricoles (production des bananes) ce qui
menace l’équilibre écologique. L’excès des produits cancérigènes dans la production
des agrumes et primeurs, ce qui condamne la santé des consommateurs.
5- Le détournement
de fonds publics à travers de faux projets (projets de l’INDH) dans
les
campagnes isolées (douars des petits paysans et employés forestiers) au
détriment des droits fondamentaux par des conseils communaux,
provinciaux et
régionaux dirigés par les partis politique soutenus par le gouvernement.
Les
autorités au niveau régional, provincial et local veillent sur
l’acquisition
des terres collectives dans les campagnes et banlieues des villes par
les
grands propriétaires fonciers et leurs sociétés immobilières qui
profitent de
la spéculation foncière. Les autorités dirigent une grande opération de
constitution des dizaines de milliers d’associations utilisées comme
moyen de
vol de fonds publics de paysans regroupés dans leurs groupements
d’habitats douars) sans dignité. Les jeunes paysans quittent l’école
pour rejoindre les
camps d’exploitation industriels dans les grandes villes et vivent dans
des
bidonvilles pour nourrir leurs pauvres familles.
6- L’exploitation
des mines (phosphate, or, argent et autres) dans les terres collectives où les
paysans pauvres sont exploités comme ouvriers dans ces gisements dans des
conditions proches de l’esclavage. Ces grands projets (les mines de phosphate,
l’or à Tata, l’argent à Imider Tinghir et Zgouder Tawayalt à Taroudant, charbon
à Jrada) appauvrissent la nappe phréatique et polluent les terres et l’eau par
des millions de tonnes de déchets toxiques jetés quotidiennement dans les cours
d’eau pour développer le capital impérialiste à travers les multinationales.
7- La construction
de méga-installations capitalistes sur les terres collectives (projets Nour à
Ouarzazat et Midelt, les autoroutes, aéroports, ports, chemins de fer, le
projet marina d’Agadir, les palais des Emirs du golf à Tanger et Agadir, le
port touristique à Alhoceima, le barrage touristique de Tinghir) sans dédommagement à leurs propres
propriétaires. Les autorités conduisent des répressions massives contre les
protestations de revendications des paysannes pauvres pour leurs droits. De
l’autre côté l’État continue à menotter la classe moyenne par des crédits
immobiliers qui valent des centaines de milliards de dirhams au détriment des
terres collectives et du droit à la santé, l’enseignement et le travail par
l’encouragement de la privatisation des institutions publique et le travail par
contrat.
8- Le
soutien de la mafia de l’immobilier, le bois et la drogue à travers le pillage
des richesses forestières (le cèdre, genévrier, chêne, argan, cannabis …) et
l’exploitation des terres collectives pour le blanchiment d’argent.
9-
La répression
contre les libertés syndicales pour but d’affaiblissement de l’union
ouvrière sous prétexte des dites «paix sociale», «cause nationale»,
«entreprise
citoyenne», « libre échange», « commerce libre». De l’autre côté on
expulse
collectivement les ouvriers et ouvrières et on privatise les entreprises
nationales en faveur du capital commercial et impérialiste à des prix
dérisoires.
10- la répression
des mouvements protestataires populaires dans les villes et campagnes (Alhoceima,
Jrada, Tinghir, Zagora…) et la condamnation des militants à des peines lourdes
pour mettre fin aux protestations pour des revendications économiques et
sociales, alors que la majorité des partis politiques sont impliqués dans le
viol des droits du peuple marocain.
Dans le
cadre de ces politiques économiques de classe soutenues par le capital
impérialiste, la France, le protecteur des intérêts impérialistes au Maroc,
veille sur l’exploitation des ouvriers et paysans par la participation de ses
entreprises, qui a dépassé dans le domaine de fabrication de voitures au Maroc
le plafond de production d’un million de voitures et passe à la production d’une
voiture chaque minute. Cela aboutit au développement du capital impérialiste par
l’exploitation des descendants des paysans comme ouvriers dans les entreprises
françaises et internationales installées dans tous les secteurs au Maroc.
C’est l’une
des formes du nouveau colonialisme qui domine la vie économique, sociale et
culturelle des ouvriers et paysans et des petits fonctionnaires dans le but
d’exterminer la classe moyenne et intégrer le capital commercial qui détient le
pouvoir dans le capital impérialiste mondial.
Le syndicat paysan
au Maroc dénonce ces politiques économiques de classe et appelle la classe ouvrière,
l’alliée historique des paysans, à l’unité contre l’illusion de la propagande
politicienne qui sert les intérêts des classes qui détiennent le pouvoir. Tous
pour instaurer la lutte collective pour les droits des ouvriers et paysans en
s’inspirant de la vraie lutte nationale pour laquelle nos martyrs (ouvriers et
paysans) ont fait couler leur sang contre le colonialisme
.
Gloire et éternité aux martyres du peuple
Vive l’union marocaine du travail
Vive l’unité des ouvriers
Vive l’alliance entre ouvriers et paysans
Vive le Syndicat des petits paysans et employés
forestiers
Casablanca le 22 avril 2018
Le bureau exécutif