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dimanche 17 mai 2020

La vie des paysans pauvres dans la vallée du Souss



Akhanouch, ministre de l’agriculture et archimilliardaire, a pris la décision de débrancher tous les compteurs de l’eau d’irrigations de ces 600 moyen-agriculteurs, l’ONE a fait la même chose, débrancher les compteurs de l’électricité ! La banque les exige à obligatoirement payer les échéances du crédit agricole, ils sont obligés à tout liquidé : le matériel agricole et le bétail… sans avoir pu récupérer leur situation naturelle, ils risquent de perdre leurs terres !
Les ressources naturelles qu’offrent le Haut-Atlas et Anti-Atlas qui contiennent des réserves d’eau très importantes (Tabkal 4165 et Seroue 3320), les forêts d’arganier dans la montagne et la plaine, l’environnement de la vallée du Souss donnent une idée pour le développement de la vie des paysans.
Le safran de Taliouine est une caractéristique de l’Anti-Atlas, des études scientifiques sur « l’Or Rouge » du Maroc ont été montées aux laboratoires des pays impérialistes, l’identité sioniste est en tête de ce complot de massacre de végétaux naturelle Bio ! Tout cela pour mettre la main du capital impérialiste sur les ressources naturelles d’un pays appauvri par le capital comprador.
Le classement de l’arganeraie en « réserve de la biosphère », la réorganisation de la recherche sur l’arganeraie et ses produits et l’utilisation des moyens modernes peuvent faire de l’arganeraie l’axe essentiel du développement à Taroudant.
La destruction de la forêt d’arganiers dans la plaine du Souss par l’implantation des agrumes et le sur-pompage d’une part et la mal-production de ses ressources par les paysans dans les montagnes du haut et anti atlas d’autre part provoque la dégradation du développement de la vallée.
La vie des paysans pauvres dans la vallée du Souss et dans la périphérie des deux barrages est en dégradation continue. De jour en jour les paysans pauvres perdent leurs terres, l’eau, et les ressources naturelles en particulier l’arganier, et leur culture amazight va vers une marginalisation absolue. 

dimanche 3 février 2019

La lutte des paysans pauvres pour le doit naturelle à l’eau du barrage Aoulouz


Le projet G1 (réseau d'irrigation par goutte-à-goutte) est un projet de la République fédérale d'Allemagne destiné aux terres irriguées de la municipalité d’Aoulouz, soutenu par un crédit de 400 million de dirhams de la BAD à l'État marocain.
Un projet qui n'est pas adapté à la situation des terres et des cultures des petit(e)s et paysan(ne)s pauvres. L'irrigation par canaux hyper-modernes est la seule façon de développer la productivité des oliveraies et cultures Bios. Les grands propriétaires féodaux de terres non-irriguées (bour) sont les seuls qui vont bénéficier de ce projet, contre les intérêts des petit(e)s et paysan(ne)s pauvres qui ne peuvent pas payer l'eau d'irrigation.
L'objectif des féodaux est d’exploiter l'eau dans un premier temps et d'arriver dans l'avenir à chasser les paysan(ne)s pauvres de leurs terres pour les transformer en ouvriers agricoles exploités dans les domaines des grands propriétaires. Il faut préciser que 60% des terres irriguées par les sources Tafarzazat, Timilte et Targa Ljdid sont des terres domaniales et habous (biens de main-morte inaliénables et administrés par l'État), ce qui  permet aux paysan(ne)s sans terre de les affermer.
Les paysan(ne)s pauvres d’Aoulouz souffrent des survivances du féodalisme qui continue d’exploiter les terres, l'eau et les hommes en l'absence quasi-totale de réaction des autorités, depuis la construction du barrage Aoulouz à la fin des années 80. De nombreuses sources au pied du barrage sont taries, seules subsistent les trois mentionnées plus haut, qui bénéficient de fuites du barrage.
La souffrance des petits et paysan(ne)s pauvres a commencé après la construction du barrage, qui a provoqué l’assèchement de la Saguia (canal d'irrigation) de Taboumahaout, la plus proche de la Saguia de Tafarzazat.
Afin de sortir de ce pétrin, le Bureau régional du développement agricole a créé en 2001 une association d’usagers d'eau exclusivement destinée aux agriculteurs du secteur d’Aoulouz pour gérer la crise, dans un climat de terreur à l’encontre des paysans pauvres de la Saguia de Tafarzazat, qui ont refusé d'adhérer à cette association.
À ce moment-là, les Forces auxiliaires ont encerclé la mairie pour interdire toute expression de refus, réprimer toute dissidence et prévenir un soulèvement.
Cette association n’était pas destinée à tout le monde: les nouveaux féodaux lui ont mis le grappin dessus, empêchant les pauvres d’utiliser cette eau pour l’irrigation. Cela a poussé certains paysans à se tourner vers la justice pour obtenir réparation. La masse des paysan(ne)s pauvres a attendu les résultats de la procédure judiciaire.
Dans les premières années d’existence de l’association, on trouvait normale la gestion de l'eau malgré la somme demandée, soit 15 dirhams de l’heure, sachant qu'il y a 8 heures d'ouverture des canaux par source et par jour, et cela toute l’année. Soit 2500 dirhams (=225 €) par jour, environ 100 millions de centimes (1 million de dirhams = 90 000 €) chaque année ?
Depuis 5 ans, les paysan(ne)s de la Saguia de Tafarzazat souffrent de l’injustice à leur encontre, à cause de leurs opinions politiques. Le maire les a punis pour leurs positions lors des élections de 2003, les privant de l'eau de la Saguia, qu'il a détournée vers la Saguia de Taboumahaout, pour alimenetr en eau ses affidés. Un sommet a été atteint au cours de la saison agricole 2007/2008, lorsque le maire a refusé le droit naturel à l'eau pour l'irrigation ; les récoltes ont alors séché sur pied. Ne pouvant plus récolter un seul grain de blé ni une seule olive – et leurs oliviers étant menacés de mourir – il ne restait plus aux paysan(ne)s qu’à se soulever contre le féodalisme. C’est alors, en mars 2008, qu’ils ont rejoint le syndicat agricole d’Aoulouz, après avoir épuisé les tentatives de dialogue avec le maire, les autorités se montrant incapables de trouver une solution équitable, face au poids du féodalisme.
Le syndicat paysan après avoir organisé les paysans de Tafarzazte a ouvert un dialogue avec les autorités de Taroudant en présence de représentants du Ministère de l'Agriculture et de l’Équipement et de l’Agence de l’Eau du Sous Massa-Drâa. 8 mois de discussions n’ont abouti à rien.
Entretemps un jugement avait condamné l’Association d’usagers à verser 1,17 millions de dirhams aux paysan(ne)s victimes de privation d’eau et à la saisie de ses biens, dont son compte bancaire, sur lequel se trouvaient seulement 40 000 dirhams.
Face à la faillite de l’association, son président – le maire-adjoint et frère du maire – a convoqué une assemblée générale le 22 Juin 2008 pour renouveler la direction, afin de donner une légitimité aux irrégularités de gestion l’association.
Le syndicat des paysans d'Aoulouz a organisé plusieurs manifestations contre le maire d’Aoulouz et son frère le président de l'association, la première devant la sous-préfecture le 9 avril 2008, puis une journée de solidarité avec les paysan(ne)s de Tafarzazat le 18 Mai 2008, à laquelle ont participé plusieurs journalistes, l'Association marocaine des droits de l'homme et des partis politiques, qui ont pu voir de leurs propres yeux la souffrance des paysans de Tafarzazat. La manifestation suivante a eu lieu le 22 Juin devant la mairie, durant T convoquée par le président, où les paysan(ne)s se sont retirés de l’association.
Malgré tout cela, le président de l’association a été reconduit dans ses fonctions par les autorités.
Les paysan(ne)s pauvres de Tafarzazat ont alors créé leur propre association pour l’eau et l’irrigation en janvier 2009. Ils en ont informé les autorités, le bureau régional du développement agricole, les services de l’Équipement et l’Agence de l’eau régionale. Mais ils n’ont pas obtenu le récépissé de dépôt de leur association.
Le syndicat paysan a alors engagé des discussions avec les autorités pendant deux mois. Conclusion : la faillite de l’association d’usagers a été constatée, il fallait la dissoudre et créer trois associations, une par Saguia. On a fixé au mois de septembre 2008 la mise en œuvre cette décision.
Le syndicat a donc engagé un dialogue direct avec l'administration provinciale de Taroudant, tandis qu’à l’extérieur, 36 paysans faisaient un sit-in le 11 septembre. Leurs délégués syndicaux ont été reçus à plusieurs reprises par le chef de cabinet du gouverneur, demandant que celui-ci prenne un arrêté de dissolution de l’association fantoche.
Lors de la dernière réunion le 23 octobre 2008, la province a promis une date de rencontre pour la semaine suivante. Puis plus rien. Comme on était au début de la nouvelle année agricole, les paysan(ne)s, déjà stressés, éprouvaient une grande angoisse, entretenue par les menaces de la milice à la solde du président, qui a dressé une liste de paysan(ne)s contre lesquels engager des poursuites judiciaires. En tête de cette liste, Mohamed Zarrit, injustement accusé de voler de l'eau de la Saguia Taboumahaout. Il a été arrêté à Taroudant le 14 Juillet 2008, il a passé 10 jours en prison puis il a été relaxé, après que son innocence a été prouvée.
Cet acte répressif a semé la terreur chez les paysan(ne)s de Tafarzazat, ce qui a enflammé la situation. Il ne leur restait plus qu’à exprimer leur colère. Ils ont donc tenu un sit-in devant le bâtiment administratif de la province de Taroudant le 4 novembre 2008, 60 paysan(ne)s ont passé une nuit froide devant le bâtiment, demandant à être reçus par le gouverneur, qui les a enfin reçus le 5 novembre à 13 heures. Ils ont exposé leurs problèmes et leurs revendications. La date du 20 novembre été convenue pour régler le différend entre les paysan(ne)s de Tafarzazat et le président de l’association d’usagers de l’eau.
La seule revendication des paysan(ne)s était de pouvoir être indépendants de cette association en faillite et de pouvoir gérer leurs affaires eux-mêmes à travers leur propre associations.
- En janvier 2009 ils ont constitué leur propre association qui gère jusqu'à maintenant l'irrigation de leurs terres. Les autorités refusent jusqu'à maintenant d’accorder le récépissé de dépôt de son dossier, ce qui est illégal.
Dans ces conditions de terreur en 2008, le capital comprador soutien la construction d’un canal menant l’eau d’irrigation du barrage Aoulouz aux domaines des grands propriétaires à El Guerdan et Ouled Teima.
En avril 2010 les paysan(ne)s de Timilte ont constitué leur propre association encadrée par le syndicat, ce qui ne plait pas aux autorités qui refusent le reçu de dépôt.
Les deux associations luttent pour le droit des paysan(ne)s à s'organiser et gère en même temps la distribution de l'eau.
Aujourd'hui les paysan(ne)s rejettent ce projet qui viole leurs droits socioـéconomiques !
En décembre 2011 les autorités provinciales de Taroudant et le bureau régional du développement agricole ont dissout l'association d'Aoulouz d'une façon illégale sans compte-rendu moral et financier ni prise  en considération de l'avis des paysan(ne)s.
En avril 2013 la chambre agricole lance un programme de constitution de quatre associations pour les quatre sources, deux, pour Targa Ljdid et Taboumhaoute, sont déjà constituées d'une façon bureaucratique. Les paysans des deux autres, Tafarzazat et Timilte, luttent contre ce programme.
Les premières assemblées de Tafarzazat et Timilte, qui ont lieu le 16 et 23 avril 2013, échouent en raison de la lutte de paysan(ne)s contre ce programme bureaucratique. Deux autres assemblées sont prévues les 2 et 9 mai 2013 malgré le boycott par paysans de ce programme (sur 800   paysans, 60 seulement ont participé aux deux premières assemblés paysans). Les paysan(ne)s défendent leur droit à l'organisation dans leurs propres associations contre l'offensive des féodaux d'Aoulouz soutenus par le Pacha le bureau régional du développement agricole et la chambre agricole.
La lutte des paysans a bloqué ce programme. Le syndicat paysan et les deux associations paysannes continuent la lutte pour leur droit à l'eau d'irrigation et pour que l'État remplisse ses obligations économiques et sociale (protection maternelle et infantile, enseignement, accès à l'eau potable, infrastructures, électrification, lutte contre la corruption, lutte contre le vol des biens publics…).
Les revendications des paysan(ne)s vont plus loin que le Plan Maroc Vert. Ce plan gouvernemental n'a pas pris en considération la marginalisation sociale des paysan(ne)s et ce qui doit être changé dans leur situation. Pour changer cette situation, disent les paysans, une seule solution : la lutte pour nos droit aux biens publics.

vendredi 25 janvier 2019

Sidi Ayad : sous les pieds des paysans pauvres, des mines d’argent

  
Sidi Ayad, une tribu amazighe au sud-est du Maroc est entièrement marginalisée. Des ruines du camp de concentration construit par l’armée française sont encore debout au pied la montagne : il visait à contrôler les ouvriers de la mine au sommet de la colline. Il est aujourd'hui l'abri des paysans pauvres, qui cherchent des pierres dans les déchets minéraux de la mine.
Sidi Ayad recèle l’une des grandes ressources minières du Maroc, déjà exploitées par les Français à l’époque coloniale, comme toutes les régions du sud-est marocain. Elle comporte une nappe d’eau importante, un barrage a été construit pour compléter la production électrique des panneaux solaires de la centrale Noor 4.
Noor 4 est une centrale solaire destinée à fournir de l’électricité aux usines de l’industrie minière projetées. La France revient pour récupérer les ressources délaissées suite à la deuxième guerre mondiale et au mouvement de la libération nationale marocain.
Le régime marocain est engagé dans les nouveaux projets coloniaux sur les terres des paysans pauvres opprimés de Sidi Ayad.
Une intervention du syndicat paysan doit être réalisée dans les mois qui viennent : de Tamtatouchte à Sidi Ayad, une nouvelle lutte paysanne est engagée.
Nous demandons à monsieur le secrétaire général du parlement européen et M. le président de la Sous-commission "droits de l'homme" de transmettre notre lettre aux parlementaires pour les informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner. L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous semble donc urgent que le Parlement adopte une résolution exigeant du Conseil qu’il rappelle au gouvernement marocain ses engagements à respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques, pris dans les accords d’association avec l’UE.


mardi 8 janvier 2019

Alerte à la catastrophe au Souss !


L’arganier et la nappe phréatique en danger

Le Souss est l’une des plus importantes bases matérielles de l’histoire et la civilisation de notre pays en relation avec le développement du mouvement socioculturel au Maroc. Ceci a caractérisé la vie civile de l’Homme au nord-africain et sud européen. Cette base  constitue, à travers les noms des terres collectives forestières et pastorales, la côte atlantique, les mines de l’Atlas, les sources de l’eau, les frontières entre les tribus, les actes de propriétés foncières, un véritable monument historique de la civilisation au Haut et Anti-Atlas  au Sud du Maroc, où est vécu  le  caractère amazigh.
Tout cela avait poussé le colonialisme français à fonder son exploitation dans le Souss, à travers l’occupation des terres, de l’eau et des ressources naturelles, par une main de fer et de  feu, avec pour but d’abattre la propriété collective des terres et de faire régner l’exploitation capitaliste de celle-ci, et à couvrir sa politique par les lois de la classe coloniale, entre 1912 et 1938, pour rendre légitime la violation des terres de petits paysans et professionnels forestiers et transformer la plupart d’entre eux en paysans pauvres sans terres et ouvriers agricoles subissant de multiples exploitations capitalistes, proches de l’esclavage, dans les domaines des grands propriétaires. L’application des dites lois de conservation et de décisions administratives foncières vise à l’élimination d'un monument de la civilisation de notre pays à travers l’annulation des documents de propriétés collectives et privées locales.
Cette politique de la classe coloniale reprend sa continuité par de nouvelles façons d’exploitations depuis 1956 à fin de protéger les intérêts du colonialisme. Les petits et pauvres paysans et professionnels forestiers sont opprimés, leurs révoltes écrasées par la répression et leurs leaders détenus à chaque fois qu’ils revendiquent leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles.
Potentialité d’une région agricole
La rivière Souss constitue le cœur battant de la vallée située entre le Haut-Atlas et l’anti-Atlas au sud du Maroc. La rivière est d’une superficie de 3960 Km2.
La nappe phréatique est d’une valeur de 50 milliards de mètres cubes dont 8 milliards mètres cubes disponibles à l’exploitation par pompage.
Une démographie très importante de 90 personnes par km2 et 60 personnes par km2 à la campagne.
Les ressources qu’offre l’environnement de la vallée du Souss donnent une idée pour le développement agricole de cette rivière. Mais le système d’irrigation par pompage d’une agriculture des agrumes basée sur l’exportation vers l’Europe depuis les années quarante du vingtième siècle et l’accélération de ce système vers un sur-pompage pendant les années soixante, provoquent les déséquilibres sociaux au niveau de l’exploitation des ressources naturelles de la vallée.

Dégradation de la forêt d'arganier
 Le 8 décembre 1998, l’Arganeraie a été déclarée par l’UNESCO première Réserve de Biosphère du Maroc sur une superficie de 2,5 millions d’hectares environ.
Voir les liens suivants :
L’arganier a de multiples utilisations qui sont autant de sources de revenu :
- L’alimentation du cheptel (bovins, caprins et camelins), le bois utilisé en menuiserie, en cuisine traditionnelle (fours) et en chauffages et l’huile, à double usage, alimentaire et cosmétique.
La fabrication de l’huile est réalisée par les femmes, entièrement manuellement, depuis la collecte, le concassage des fruits, le grillage et  Le broyage des amandes jusqu’au malaxage de la pâte dans un moulin en pierre. Des coopératives sont constituées aujourd'hui partout dans les régions de Taroudant, elles utilisent des machines d'extraction mais, la femme reste toujours exploiter soit par des hommes qui dirigent ses coopératives, soit par des médiateurs des marchés d'huile d'argan.
- La fabrication d’un litre d’huile par une femme demande au moins 16 heures, ce qui montre l’exploitation de la femme paysanne pour un revenu de 5 à 7 euros.
- Les forêts d’arganier couvrent 400 000 ha dans la région  de Taroudant, soit 56 % de l’arganerie nationale. Elles occupent  74 % de la superficie forestière totale de la province
- Taroudant produit 1830 tonnes d’huile d’argan par an, soit 53% de la production nationale.
- Le revenu brut procuré par l’arganier est de 3,6 milliards de dh/an, soit 860 dh/ha/an, correspondant à plus de 2,2 millions de journées de travail.
- Le classement de l’arganeraie en «réserve de la biosphère», la réorganisation de la recherche sur l’arganeraie et ses produits et l’utilisation des moyens modernes peuvent faire de l’arganeraie l’axe essentiel du développement à Taroudant.
la catastrophe menace le Souss
La destruction de la forêt d’arganier dans la plaine du Souss par l’implantation des agrumes et le sur-pompage d’une part et la mal-production de ses ressources par les paysans dans les montagnes du haut et anti atlas d’autre part provoque la dégradation du développement de la vallée.
Depuis l’an 2000 les grands propriétaires immobiliers au Souss ont mené une guerre farouche contre les terres collectives des petits paysans dans la pleine (essentiellement à Berhil et Aoulouz). Les forêts d’arganier sont très touchées de cette politique du « le plan Maroc vert » qui a encouragé le rasage des milliers d’hectares de l’arganier en faveur des plantes d’agrumes.
Un hectare d’agrume consomme 4500 mètres cubes d’eau par an, 25 fois plus que la consommassions d’un hectare d’arganier. Sans oublier le rôle de l’arganerie dans l’équilibre de l’atmosphère et le cycle de l’eau dans une région semi-aride. C’est ce qui explique la baisse du niveau de la nappe phréatique jusque au niveau de l’océan atlantique (El Guerdan et Chtouka). La plus grande catastrophe nous alerte à l’accélération de sur-pompage, celle où l’océan  attaque le Souss, c’est la fin de la vie de la pleine.
Les études faites par des spécialistes de PNUD et de la FAO pendant les années 1970 envisageaient le drame que vit la région d’Aoulouz aujourd’hui et le rôle des deux barrages pour améliorer l’irrigation dans la vallée.
Le séisme d’Agadir et les spéculations immobilières
 Les terres de Guessima et Mesguina à Agadir ont subi des violations massives par le colonialisme, cette politique a été renouvelée depuis 1956, et accentuée après le séisme d’Agadir en 1960. Ce drame a été exploité par l’État pour éliminer le monument de la documentation à Agadir et liciter les terres paysannes à la mafia immobilière, à travers les sociétés immobilières privées soutenues par les autorités de la Wilaya, l’inspection régionale de l’habitat et de l’aménagement, les municipalités et l’agence de la conservation foncière à Agadir. A travers la spéculation et la location foncière, les spéculateurs fonciers étrangers et marocains violent les terres de Guessima et Mesguina qui couvrent, suite à la dit décision administrative (forestière et collective), plus de 80 000 hectares. Aujourd’hui l’État essaie de fabriquer un acte de propriété foncière sans aucune base légitime en jetant ailleurs les droits légitimes des paysans.
Positions du syndicat paysan
Le syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers déclare :
- Nos dénonciations et condamnations des abus, répressions, détentions, procès simulés et emprisonnements de petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles, qui visent la confiscation de leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles.
- Nos dénonciations et condamnations de la mafia immobilière au Souss en général et à Agadir en particulier, qui occupe les terres de Guessima et Mesguina à travers la spéculation immobilière soutenue par la Wilaya de Souss Massat, l’inspection régionale de l’habitat et de l’aménagement, les municipalités et l’agence de la conservation foncière à Agadir.
- Notre solidarité inconditionnelle avec tous les petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles opprimés au Souss, que l’État est chargé de la responsabilité des violations de leurs droits légitimes.
- Notre rejet de lois de la classe coloniale et l’exploitation de la Wilaya par les  dits représentants de communautés pour l’intérêt des spéculateurs fonciers, en exigeant de l’État de créer des lois convenables à la propriété collective et qui assurent le droit au développement, au travail et au logement adéquat en faveur des petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles.
- Notre exigence à l’État d’ouvrir des négociations avec notre syndicat sur la situation des terres de Guessima et Mesguina par une voie démocratique pour rendre justice aux légitimes propriétaires. Et, limiter les spéculations immobilières d’une façon à assurer le développement, comme l’indiquent les lois internationales.
- Notre préparation et la charge à la lutte continue pour la récupération de droits des paysans de Guessima et Mesguina par toute voie de lutte légitime.
- Nous appelons les petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles à participer au programme de la lutte de notre syndicat sur la question des terres collectives, qui couvrent presque 20 millions d'hectares.




jeudi 3 janvier 2019

L’évolution de l’organisation des paysans pauvres au Maroc


De la lutte spontanée à l’organisation syndicale
Après cinq ans de lutte paysanne spontanée au barrage Aoulouz les paysans pauvres ont accès à l’organisation, l’association paysanne Ifgheln est fondée le 27 avril 1997.  Ils ont lutté trois ans pour le droit à l’organisation, et en mars 2000 l’association a eu son reçu de dépôt.
La première activité publique de l’association fut l’organisation de la conférence encadrée par Le militant Abraham Serfaty à la salle des conférences de la commune d’Aoulouz avec la participation de 14 associations. Les débats étaient riches, et le conférencier a découvert que le mouvement a connu une évolution remarquable. A la fin de cette activité, il a établi les premières bases de la lutte paysanne au Souss : le droit à la terre, à l’eau, à la protection de l’arganier et au développement de l’amazighité. Au cours de ses discussions internes avec les paysans Abraham Serfaty a proposé la fondation du syndicat paysan.
Le premier bureau syndical paysan est fondé à la fin de la deuxième conférence encadrée par des militants du syndicat UMT de Taroudant, le 23 mars 2002 à Aoulouz.
Le syndicat paysan a écrasé la marginalisation qui régnait dans la région depuis un demi-siècle, les paysans pauvres se positionnent contre les intérêts des survivances du féodalisme. Ils ont développé de mieux en mieux leurs méthodes d'organisation à mesure qu’ils ont pris davantage conscience.
Les affirmations de la conférence ont ouvert une issue plus large au mouvement des paysans pauvres, l’ampleur se développant au niveau de la rivière de Souss.
L’ampleur du mouvement au niveau national
La conférence organisée par l’association Fous G Fous à Ait Bouayach à côté d’Al Hoceima, présidée par le militant Lahoucine Amal le 08 aout 2008 a complété les bases de la lutte paysanne affirmées à Aoulouz, reliant la lutte paysanne du Nord à celle du Sud.
Si l’arganier est la caractéristique des ressources forestières au Sud, le cannabis est à la base de la lutte paysanne au Nord.
La confirmation des bases du mouvement paysan au cours de cette conférence a fondé les bases théoriques de la lutte syndicale paysanne et a solidifié son saut qualitatif au niveau national.
Les jeunes militants d’Al Hoceima ont renforcé l’évolution de ce mouvement en luttant dans l’esprit du martyr Kamal El Hassani assassiné le 27 octobre 2011. L’un des jeunes leadeurs militants bassistes qui ont soutenu le mouvement des paysans pauvres de Tamsint et la libération des jeunes leadeurs militants détenus de la marche du 19 mai 2005 écrasée par les forces de répression.
Quatre années de lutte au niveau national étaient suffisantes pour donner naissance au syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers le 23 juin 2012. Un saut qualitatif dans l'évolution du mouvement syndical paysan à l'apogée de l'évolution du mouvement 20 février.
Le syndicat paysan face à la nouvelle ère de torture
Le congrès syndical des régions Souss Massa et Guelmim Ouad Noon organisé le 02 janvier 2016 à Agadir a complété les bases de la lutte paysan : pour le droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles contre les lois coloniales et les spéculations immobilières.
La lutte pour le droit à l’organisation à Guelmim a pris son ampleur contre la mafia immobilière à Ait Bâamran après la déclaration de l’assassinat du martyr Brahim Saika le 15 avril 2016. Toutes les manifestations du syndicat paysan étaient organisées dans l’esprit du martyr Brahim Saika après l’assemblée générale des paysans pauvres de Sidi Ifni à Mesti le 15 mai 2016.
Au sit-in national organisé par le syndicat paysan devant le parlement le 28 décembre 2017, Mey Aicha, la mère du martyr Brahim Saika, martyre de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, a lancé un appel à toutes les organisations de droits de l’homme au niveau national et international. Elle a revendiqué l’intervention de la justice de l’affaire de son fils qui est toujours en tête de l’ordre du jour de la lutte du syndicat paysan. Elle est effondrée avant de finir son allocution, c’était un moment difficile ! 
Mey Aicha, a défendu ce dossier depuis plus de deux ans, en vain. Les spéculateurs immobiliers sahraouis ont tenté à plusieurs reprises de liquider l’affaire, mais Mey Aicha est une femme paysanne qui préfère mourir de faim plutôt que trahir le sang du martyr.
Une lutte intérieure au sein du syndicat contre les opportunistes soutenus par la bureaucratie est lancée. Deux ans de lutte de la double tendance, à l’intérieur pour bien s’organiser et à l’extérieur contre la mafia immobilière.
Le dossier Brahim Saika, martyr de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, est toujours en tête de l’ordre du jour de notre lutte.
Depuis les arrestations des leaders du Hirak du Rif, toutes les manifestations sont écrasées et leurs leaders sont arrêtés et poursuivis. Une nouvelle ère de répression organisée par l'État s’est ouverte au Maroc comme suite de la guerre en Syrie. Une répression soutenue par les instances dirigeantes de l’Union européenne, en particulier par la France, après la visite de monsieur Macron au Maroc en juin dernier pour soutenir le régime marocain, qui a appliqué et suivi dès lors la logique de la matraque contre les manifestants et ouvert les portes de ses prisons.
Une analyse de cette situation critique nous conduit à conclure que les membres de l’Union européenne, en particulier la France, soutiennent les spéculateurs immobiliers marocains contre les intérêts des paysans, avec leurs dons et crédits pour soutenir les politiques anti-démocratiques du régime marocain. Le peuple marocain est endetté à hauteur d’environ 68 milliards de dollars, tandis que des millions d’euros traversent la Méditerranée chaque jour sous forme de produits miniers, agricoles et halieutiques exportés, sans que les paysans en bénéficient. Aujourd’hui ils se retrouvent chassés définitivement de leurs terres, par une politique de véritable ségrégation, d’apartheid.
Cette situation critique permanente provoque une ébullition qui se manifeste chaque jour sur divers fronts d’action populaire, et fait des victimes et des prisonniers, en premier lieu chez les paysans.
La détention du militant Zaid Takrayout (Un an de prison ferme) leader du sit-in des paysans  de Tamtatouchte au  barrage Toudgha région de Tinghir, durant 57 jours avant d’être écrasé par les forces de répression le 10 janvier 2017, contre le dit barrage touristique sur leurs terres. Ce qui a offert au syndicat paysan la tendance à la lutte dans l’esprit de Zaid Ohmad leader de la résistance de Djebl Baddou au sud-est contre le colonialisme français.
Une lettre a été envoyée à Monsieur le Secrétaire général du Parlement européen et M. le Président de la Sous-commission "droits de l'homme".
Au cours de 25 ans le mouvement paysan a pu établi ses principes fondamentaux et mise en œuvre son programme militantisme. L’organisation du sit-in national devant le parlement le matin et la réunion du conseil national le soi le 28 décembre 2017 au siège de l’UMT à Rabat, étaient deux événements significatifs de la victoire de la lutte syndicale paysanne.
Au cours des préparations au premier congrès national deux grandes conférences ont été organisées :
La première le 27 juin 2018 à Guelmim à la maison de la mère du martyr Brahim Saika au cours de laquelle on avait déclaré nos positions sur la décision de la fondation d’un autre syndicat paysan à l’UMT.
La deuxième le premier juillet 2018 à Al Hoceima lors de laquelle on avait confirmé les attitudes de la première conférence et lancé le programme du premier congrès national tenu le 23 juillet 2018.
Une nouvelle phase décisive dans la vie du syndicat paysan s’est ouverte. La phase exécutive du programme lancée par le premier congrès national. Qui a été confirmée au cours de la première réunion du nouveau bureau national tenue dans l’esprit du martyr Brahim Saika le premier août 2018 à Agadir et lancée au cours de la deuxième réunion tenue dans l’esprit du martyr Kamal El Hassani le 21 octobre 2018 à Meknès qui contient deux dimensions :
- La stratégie de l'organisation de conférences syndicales agricoles dans les régions et provinces sur les grandes questions relatives au droit aux ressources naturelles en relation avec la lutte contre la mafia immobilière et de la drogue.
-  La stratégie des médias à travers la diffusion et la re-publication des activités organisationnelles de notre syndicat. Depuis le mouvement spontané des paysans pauvres du barrage Aoulouz des années 1990 jusqu’au premier congrès national.
La lutte continue au niveau intérieur contre
- Le conflit interne de l'UMT de la dite correction et démocratie en tant que forme de règlement des comptes personnels. Deux pôles ont été créés pour masquer le vrai conflit qui est conduit réellement par des militants démocrates sur la vraie démocratie, à laquelle notre syndicat est impliqué depuis la création en 2002.
- La fondation d’un autre syndicat national des paysans au sein de la fédération nationale du secteur agricole UMT, supervisé par des ingénieurs et des techniciens, avec l’appui de l’un de ces pôles, dont le but est de liquider le syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers.
- La décision de rejet du dossier de notre syndicat prise par le membre du secrétariat national de l’UMT qui est chargé de la coordination avec notre syndicat, après le succès énorme du premier congrès national. Un acte qui viole les engagements de l’UMT au sein de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dont il constitue un des membres engagé à respecter ses conventions.
Un front extérieur est ouvert

- La bataille au tribunal administratif de Casablanca Dossier n° 393/7110/2018. La première audience a eu lieu le 23 octobre 2018 contre la décision de refus de reçu de dépôt, contre les autorités de Casablanca Anfa. En tant que forme de défense des libertés syndicales devant la justice, sans oublier la lutte devant les instances internationales dont l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en est un membre.
Bureau National
Nos liens :
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