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mercredi 30 janvier 2019

Pour l’alliance des ouvriers et paysans contre les politiques économiques de la France dans les pays de l'Afrique du nord

La mine d'argent Zgounder à Siroua et les champs du Safran autour de Siroua

Dans sa réunion «session du martyre Brahim Saika», le bureau exécutif du syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers réuni le 22 avril 2018 au siège national de l’Union Marocaine du travail à Casablanca, a traité la question des préparatifs du premier congrès du syndicat prévu pour juillet prochain, en vue du processus de développement du syndicat paysan au Maroc (SPM) depuis sa naissance en juin 2012. Suit à la continuité de la lutte glorieuse des paysans pauvres au barrage Aoulouz des années 1980-1990 pour leur droit à la terre, l’eau et les richesses naturelles contre l’offensive des survivants du féodalisme et grands propriétaires fonciers au Souss soutenue par les politiques économiques de classe de l’État marocain. 
C’est l’une des hautes formes du nouveau colonialisme qui domine la vie économique, sociale et culturelle des ouvriers, paysans et petits fonctionnaires dans le but d’exterminer la classe moyenne et intégrer le capital commerçant qui détient le pouvoir dans le capital impérialiste mondial, visant  l'exécution des décisions suivant:
L’accaparement de terres collectives (20 millions d’Hectares) et exploitation de l’eau d’irrigation (sources, canaux, barrages) ce qui implique l’épuisement des nappes phréatiques (des centaines de milliards de mètres cubes) par sur-pompage pour les domaines des grands propriétaires fonciers implantés sur les terres des paysans pauvres et financés par les fonds publics crédités du peuple marocain (68 milliards de dollars) en faveur des banques colonialistes internationales. Une agriculture de développement des cultures agricoles destinées à l’exportation et l'implantation de la concentration du capital dans l’agriculture pour but d’intégrer le capital commercial local dans le capital impérialiste.
  L’exploitation des coopératives et associations agricoles pour but d’arracher les biens publics accumulés par la sueur et le sang d’environ un million de familles paysannes, ce qui implique l’exploitation d’un million de femmes paysannes dans des conditions proches de l’esclavage. Ces familles sont enchainées par les crédits de la banque «Crédit Agricole du Maroc» pour payer les frais d’achats des vaches et leur alimentation pour fournir le lait à la coopérative COPAG et la société Centrale Laitière et les frais d’eau d’irrigation à la société Aman Souss de son propriétaire Aziz Akhenouch et des associations d’irrigation des paysans dominées par son ministère. Sans oublier l’exploitation des femmes paysannes dans les coopératives féminines (l’huile d’Argan, le Safran et autres). Par contre, les grands propriétaires fonciers exploitent massivement les ressources d’eau et consomment l’électricité sans en payer les frais, lesquels endettés de milliards de dirhams et profitent malgré tout du soutien du projet dit «Plan Maroc Vert».
L’esclavage moderne des paysans pauvres (spécialement les femmes paysannes pauvres) comme parlementaires pour les informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner. L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante ouvriers agricoles aux domaines des grands propriétaires fonciers. Ils sont privés des simples droits de travail tel le salaire minimum, la caisse social, l’assurance médical (contre les maladies graves comme les cancers causés par les produits toxiques utilisés dans la production des légumes et fruits), des vacances payées, maternité ...
La pollution des terres et nappes phréatiques par l’utilisation massive des pesticides au niveau des productions agricoles (production des bananes) ce qui menace l’équilibre écologique. L’excès des produits cancérigènes dans la production des agrumes et primeurs, ce qui condamne la santé des consommateurs.
Détournement de fonds publiques à travers de faux projets (projets de l’INDH) dans les campagnes isolées (douars des petits paysans et employés forestiers) au détriment des droits fondamentaux par des conseils communaux, provinciaux et régionaux dirigés par les partis politique soutenus par le gouvernement. Les autorités au niveau régional, provincial et local veillent sur l’acquisition des terres collectives dans les campagnes et banlieues des villes par les grands propriétaires fonciers et leurs sociétés immobilières qui profitent de la spéculation foncière. Les autorités dirigent une grande opération de constitution des dizaines de milliers d’associations utilisées comme moyen de vol de fonds publics de paysans regroupés dans leurs groupements d’habitats douars) sans dignité. Les jeunes paysans quittent l’école pour rejoindre les camps d’exploitation industriels dans les grandes villes et vivent dans des bidonvilles pour nourrir leurs pauvres familles.
L’exploitation des mines (phosphate, or, argent et autres) dans les terres collectives où les paysans pauvres sont exploités comme ouvriers dans ces gisements dans des conditions proches de l’esclavage. Ces grands projets (les mines de phosphate, l’or à Tata, l’argent à Imider Tinghir et Zgouder Tawayalt à Taroudant, charbon à Jrada) appauvrissent la nappe phréatique et polluent les terres et l’eau par des millions de tonnes de déchets toxiques jetés quotidiennement dans les cours d’eau pour développer le capital impérialiste à travers les multinationales.
La construction de méga-installations capitalistes sur les terres collectives (projets Noor à Ouarzazat et Midelt, les autoroutes, aéroports, ports, chemins de fer, le projet marina d’Agadir, les palais des Emirs du golf à Tanger et Agadir, le port touristique à Alhoceima, le barrage touristique de  Tinghir) sans dédommagement à leurs propres propriétaires. Les autorités conduisent des répressions massives contre les protestations de revendications des paysannes pauvres pour leurs droits. De l’autre côté l’État continue à menotter la classe moyenne par des crédits immobiliers qui valent des centaines de milliards de dirhams au détriment des terres collectives et du droit à la santé, l’enseignement et le travail par l’encouragement de la privatisation des institutions publiques et le travail par contrat.
Le soutien de la mafia de l’immobilier, le bois et la drogue à travers le pillage des richesses forestières (le cèdre, genévrier, chêne, argan, cannabis, le safran, l'arganier…) et l’exploitation des terres collectives pour le blanchiment d’argent.
La répression contre les libertés syndicales pour but d’affaiblissement de l’union ouvrière sous prétexte des dites «paix sociale», «cause nationale», «entreprise citoyenne», «libre échange», «commerce libre». De l’autre côté on expulse collectivement les ouvriers et ouvrières et on privatise les entreprises nationales en faveur du capital commercial et impérialiste  à des prix dérisoires.
la répression des mouvements protestataires populaires dans les villes et campagnes (Alhoceima, Jerada, Tinghir, Zagora…) et la condamnation des militants à des peines lourdes pour mettre fin aux protestations pour des revendications économiques et sociales, alors que la majorité des partis politiques sont impliqués dans le viol des droits du peuple marocain.
Dans le cadre de ces politiques économiques de classe soutenues par le capital impérialiste, la France, le protecteur des intérêts impérialistes au Maroc, veille sur l’exploitation des ouvriers et paysans par la participation de ses entreprises, qui a dépassé dans le domaine de fabrication de voitures au Maroc le plafond de production d’un million de voitures et passe à la production d’une voiture chaque minute. Cela aboutit au développement du capital impérialiste par l’exploitation des descendants des paysans comme ouvriers dans les entreprises françaises et internationales installées dans tous les secteurs au Maroc.
Le syndicat paysan au Maroc dénonce ces politiques économiques de classe et appelle la classe ouvrière, l’alliée historique des paysans, à l’unité contre l’illusion de la propagande politicienne qui sert les intérêts des classes qui détiennent le pouvoir.
Tous pour instaurer la lutte collective pour les droits des ouvriers et paysans en s’inspirant de la vraie lutte nationale pour laquelle nos martyres (ouvriers et paysans) ont fait couler leur sang contre le colonialisme.
Syndicat Paysan Maroc
Nous avons transféré une lettre au se secrétaire général du parlement européen pour la transmettre aux parlementaires pour les informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner. L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous semble donc urgent que le Parlement adopte une résolution exigeant du Conseil qu’il rappelle au gouvernement marocain ses engagements à respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques, pris dans les accords d’association avec l’UE.

mardi 29 janvier 2019

Lettre ouverte d’un Marocain au petit monsieur Macron qui s’imagine par ses petits mots devant le peuple marocain …


Par Lahoucine Amal
Publiée le samedi 17 juin 2017, à l'occasion de la visite de Macron au Maroc. 
Monsieur Macron s’imagine que nous ignorons qu’il n’est arrivé à l’Élisée qu’après la faillite de la gauche française. Qui, pendant des années, a été chargée de réaliser le projet destructeur contre la classe ouvrière française, et la réalisation de projets de libération et démocratisation en Afrique. En multipliant les souffrances des peuples africains par la réalisation de coups d’État et l’assassinat des présidents liberticides des pays africains…

Monsieur Macron s’imagine que nous ignorons l’objectif de sa visite au Maroc sous prétexte de renseignements concernant les révoltes du peuple marocain, et en tête la révolte populaire en Rif. Qui a été déclenchée il y a huit mois et contrée par la torture sanglante de l’État : attaques des maisons, enlèvements des militants, détentions arbitraires, poursuites, jugements et procès arbitraires.
Monsieur Macron s’imagine qu’il peut, par ses petits mots devant les médias sur ses projets politiques, économiques et commerciaux en Afrique, prendre le ftour royal du ramadan et faire sa promenade touristique, en masquant le vrai visage des politiques de la classe dominatrice française. Qui ont  échoué  à réprimer les révolutions des peuples africains et la révolution marocaine en tête, celle qui va enfoncer le dernier clou dans le cercueil de la France en Afrique.
Monsieur Macron s’imagine que nous ignorons qu’il est très petit devant les révolutions des peuples africains mais se croit encore plus grand devant les agents de l’impérialisme français sur les États africains, les chefs voleurs de l’argent des peuples opprimés en Afrique. Afin de réanimer le capital financier français qui est en crise permanente et bloquer la lutte ouvrière en Europe par la distribution d’une part de cet argent comme corruption aux chefs bureaucrates syndicaux petit-bourgeois. Qui sont soumis aux complots des sociétés de transactions contre les intérêts de la classe ouvrière dans les  pays africains opprimés.
Monsieur Macron s’imagine peut-être que nous ignorons que cet argent volé à ces propriétaires africains, les pauvres de l’Afrique, passe par les banques de Casablanca vers la France et la Suisse. Par contre, les quartiers populaires des villes marocaines sont peuplés de jeunes pauvres Africains. Qui sont là pour chercher à vivre dans la marge des Marocains démunis, alors que les familles des riches Africains voleurs vivent dans des grands hôtels cinq étoiles de la ville et se baladent au beau matin sur ses boulevards, cherchant les dernières modes de vêtements et les portables dernier cri dans les vitrines de ses boutiques.
Monsieur petit Macron  veut par ses petits mots cacher tous ses grands crimes et laver le visage de la France, sanguinolent du sang des pauvres africains. Et, présenter la France au peuple marocain comme un vrai pays démocratique tout en dirigeant les guerres de vol dans les pays africains.
Monsieur Macron croit que nous ignorons qu’il est ici au Maroc précisément en ce temps critique de la révolte en ébullition du peuple marocain, pour afficher sa confiance devant la répression sanglante, le simulacre de procès et les jugements injustes contre les militants de la révolte en Rif et contre tous les champs de confrontations au Maroc.
De notre part à tous, nous voulons lui présenter la tonalité épique de la révolte populaire du Rif comme patrimoine du Maroc révolutionnaire, que ses ancêtres connaissaient très bien, Lyautey le sanglant en tête.
On veut lui dire que l’identité marocaine est celle d’un peuple aux racines profondes dans l’histoire de la guérilla révolutionnaire. Un peuple qui a participé à la construction de la civilisation à l’échelle internationale, et méditerranéenne en particulier, en interaction avec toutes les civilisations et cultures au niveau international depuis les grecs, les romains et à travers toutes les religions.
On veut lui dire que l’identité marocaine est une identité basée sur la diversité d’affiliation d’abord en Afrique au niveau continental et en Afrique du nord au niveau régional, en relation avec les pays arabes et européens. Elle est basée sur Tamazigh ouverte vers l’arabe et vers toutes les langues et cultures étrangères, et caractérisée par la résistance contre l’ancien et le nouveau colonialisme.
Cette dynamique historique en quantité et en qualité a une grande influence sur la construction de l’identité marocaine. Il n’est jamais possible de la réduire en des petits mots devant les médias par lesquels tu veux faire illusion à l’opinion publique internationale et européenne, alors que  bien sûr l’opinion marocaine connait évidemment les dérives de son pays.
Monsieur Macron, on veut te dire que la révolte populaire du Rif et du Maroc a continué et ne s’est jamais arrêtée depuis les deux révolutions du sud et nord marocains contre l’impérialisme franco-espagnol, et tout ce qui suit de résistance armée sur tous les fronts. Malgré les complots, la trahison et l’alliance des féodaux avec le colonialisme et l’exploitation du pays par la force du fer et du feu, jusqu’à la présente révolte populaire en Rif.
 Aujourd’hui, nous voulons te faire savoir que cette présente révolte ne peut pas être dépassée par ta visite de renseignements. Son ébullition va franchir les deux rives de la Méditerranée. Ces lieux dont on est crédité dans l’Histoire par le commandement du chef de la guérilla de Ben Abdelkrim.
Notre base de lutte est l’union de la classe ouvrière par sa direction d’avant-garde et son alliance avec les paysans contre l’ancien et nouveau colonialisme.

jeudi 17 janvier 2019

Des Marocains y étaient emprisonnés : Le bois de Vincennes abrite les vestiges d’un zoo humain du XXe siècle




Source : http://solidmar.blogspot.com/

Le Jardin d’Agronomie Tropicale est un rappel inquiétant du sombre passé colonial de l’Europe.
 Toutes les images sont publiées avec l'aimable autorisation de Seph Lawless.
Cachés dans les profondeurs du bois de Vincennes, à Paris, se trouvent les restes d’un terrible secret. Si ce n’était les fenêtres à barreaux et les cages délabrées, ces bâtiments envahis par la végétation pourraient être confondus avec les ruines d'un village abandonné. Mais parmi les linceuls d’herbes et les plantes grimpantes se trouve quelque chose d’encore plus sinistre : le Jardin d’Agronomie Tropicale, un véritable zoo humain.

Au début du XXe siècle, des ressortissants des colonies françaises du Soudan, du Maroc et de la République démocratique du Congo ont été contraints de vivre dans ces villages artificiels ou « expositions » – chacune fondée sur une culture ethnique différente – afin de divertir les visiteurs européens. Les prisonniers étaient forcés d’accomplir des rituels traditionnels. Tout cela, semble-t-il, dans le but de célébrer le colonialisme européen et renforcer la supériorité occidentale.

Un certain nombre de ces « expositions ethnologiques » sont restées en activité en Allemagne, en Belgique, en France et aux États-Unis jusqu'aux années 1930, 1940 et 1950, quand elles ont finalement commencé à fermer leurs portes. Mais alors que la plupart des pays ont effacé toutes les traces de leur implication dans les zoos humains, un dernier rappel de ces atrocités demeure en banlieue parisienne. Le photographe Seph Lawless, connu pour ses séries sur les bâtiments abandonnés et le délabrement urbain, a récemment documenté les vestiges du Jardin d’Agronomie Tropicale. Selon lui, un témoignage photographique peut aider à sensibiliser le public à ce sujet à une époque où les conséquences du colonialisme sont encore évidentes et où la xénophobie persiste.

VICE : Bonjour, Seph. Comment avez-vous connu l'existence du zoo humain de Vincennes ?
 Seph : Dans le cadre de mes projets, j’essaie vraiment de documenter des endroits inhabituels. J'avais déjà effectué des recherches sur l'histoire des zoos humains en général. Je savais qu’il y en avait eu en Angleterre et à Berlin, mais ils ont tous disparu. Sur Internet, il y avait très peu d’informations sur celui qui restait en France. Donc, quand je suis arrivé à Paris il y a quelques mois, je suis immédiatement parti à la recherche du Jardin d’Agronomie Tropicale – c’était l’axe principal de mon voyage.
Comment était-ce, une fois là-bas ? 
J'y ai passé presque une journée entière, principalement parce qu'il a commencé à pleuvoir plus tard dans l'après-midi. 

Lire l'article https://www.vice.com/fr/article/yw7jwk/le-bois-de-vincennes-abrite...

mardi 8 janvier 2019

Alerte à la catastrophe au Souss !


L’arganier et la nappe phréatique en danger

Le Souss est l’une des plus importantes bases matérielles de l’histoire et la civilisation de notre pays en relation avec le développement du mouvement socioculturel au Maroc. Ceci a caractérisé la vie civile de l’Homme au nord-africain et sud européen. Cette base  constitue, à travers les noms des terres collectives forestières et pastorales, la côte atlantique, les mines de l’Atlas, les sources de l’eau, les frontières entre les tribus, les actes de propriétés foncières, un véritable monument historique de la civilisation au Haut et Anti-Atlas  au Sud du Maroc, où est vécu  le  caractère amazigh.
Tout cela avait poussé le colonialisme français à fonder son exploitation dans le Souss, à travers l’occupation des terres, de l’eau et des ressources naturelles, par une main de fer et de  feu, avec pour but d’abattre la propriété collective des terres et de faire régner l’exploitation capitaliste de celle-ci, et à couvrir sa politique par les lois de la classe coloniale, entre 1912 et 1938, pour rendre légitime la violation des terres de petits paysans et professionnels forestiers et transformer la plupart d’entre eux en paysans pauvres sans terres et ouvriers agricoles subissant de multiples exploitations capitalistes, proches de l’esclavage, dans les domaines des grands propriétaires. L’application des dites lois de conservation et de décisions administratives foncières vise à l’élimination d'un monument de la civilisation de notre pays à travers l’annulation des documents de propriétés collectives et privées locales.
Cette politique de la classe coloniale reprend sa continuité par de nouvelles façons d’exploitations depuis 1956 à fin de protéger les intérêts du colonialisme. Les petits et pauvres paysans et professionnels forestiers sont opprimés, leurs révoltes écrasées par la répression et leurs leaders détenus à chaque fois qu’ils revendiquent leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles.
Potentialité d’une région agricole
La rivière Souss constitue le cœur battant de la vallée située entre le Haut-Atlas et l’anti-Atlas au sud du Maroc. La rivière est d’une superficie de 3960 Km2.
La nappe phréatique est d’une valeur de 50 milliards de mètres cubes dont 8 milliards mètres cubes disponibles à l’exploitation par pompage.
Une démographie très importante de 90 personnes par km2 et 60 personnes par km2 à la campagne.
Les ressources qu’offre l’environnement de la vallée du Souss donnent une idée pour le développement agricole de cette rivière. Mais le système d’irrigation par pompage d’une agriculture des agrumes basée sur l’exportation vers l’Europe depuis les années quarante du vingtième siècle et l’accélération de ce système vers un sur-pompage pendant les années soixante, provoquent les déséquilibres sociaux au niveau de l’exploitation des ressources naturelles de la vallée.

Dégradation de la forêt d'arganier
 Le 8 décembre 1998, l’Arganeraie a été déclarée par l’UNESCO première Réserve de Biosphère du Maroc sur une superficie de 2,5 millions d’hectares environ.
Voir les liens suivants :
L’arganier a de multiples utilisations qui sont autant de sources de revenu :
- L’alimentation du cheptel (bovins, caprins et camelins), le bois utilisé en menuiserie, en cuisine traditionnelle (fours) et en chauffages et l’huile, à double usage, alimentaire et cosmétique.
La fabrication de l’huile est réalisée par les femmes, entièrement manuellement, depuis la collecte, le concassage des fruits, le grillage et  Le broyage des amandes jusqu’au malaxage de la pâte dans un moulin en pierre. Des coopératives sont constituées aujourd'hui partout dans les régions de Taroudant, elles utilisent des machines d'extraction mais, la femme reste toujours exploiter soit par des hommes qui dirigent ses coopératives, soit par des médiateurs des marchés d'huile d'argan.
- La fabrication d’un litre d’huile par une femme demande au moins 16 heures, ce qui montre l’exploitation de la femme paysanne pour un revenu de 5 à 7 euros.
- Les forêts d’arganier couvrent 400 000 ha dans la région  de Taroudant, soit 56 % de l’arganerie nationale. Elles occupent  74 % de la superficie forestière totale de la province
- Taroudant produit 1830 tonnes d’huile d’argan par an, soit 53% de la production nationale.
- Le revenu brut procuré par l’arganier est de 3,6 milliards de dh/an, soit 860 dh/ha/an, correspondant à plus de 2,2 millions de journées de travail.
- Le classement de l’arganeraie en «réserve de la biosphère», la réorganisation de la recherche sur l’arganeraie et ses produits et l’utilisation des moyens modernes peuvent faire de l’arganeraie l’axe essentiel du développement à Taroudant.
la catastrophe menace le Souss
La destruction de la forêt d’arganier dans la plaine du Souss par l’implantation des agrumes et le sur-pompage d’une part et la mal-production de ses ressources par les paysans dans les montagnes du haut et anti atlas d’autre part provoque la dégradation du développement de la vallée.
Depuis l’an 2000 les grands propriétaires immobiliers au Souss ont mené une guerre farouche contre les terres collectives des petits paysans dans la pleine (essentiellement à Berhil et Aoulouz). Les forêts d’arganier sont très touchées de cette politique du « le plan Maroc vert » qui a encouragé le rasage des milliers d’hectares de l’arganier en faveur des plantes d’agrumes.
Un hectare d’agrume consomme 4500 mètres cubes d’eau par an, 25 fois plus que la consommassions d’un hectare d’arganier. Sans oublier le rôle de l’arganerie dans l’équilibre de l’atmosphère et le cycle de l’eau dans une région semi-aride. C’est ce qui explique la baisse du niveau de la nappe phréatique jusque au niveau de l’océan atlantique (El Guerdan et Chtouka). La plus grande catastrophe nous alerte à l’accélération de sur-pompage, celle où l’océan  attaque le Souss, c’est la fin de la vie de la pleine.
Les études faites par des spécialistes de PNUD et de la FAO pendant les années 1970 envisageaient le drame que vit la région d’Aoulouz aujourd’hui et le rôle des deux barrages pour améliorer l’irrigation dans la vallée.
Le séisme d’Agadir et les spéculations immobilières
 Les terres de Guessima et Mesguina à Agadir ont subi des violations massives par le colonialisme, cette politique a été renouvelée depuis 1956, et accentuée après le séisme d’Agadir en 1960. Ce drame a été exploité par l’État pour éliminer le monument de la documentation à Agadir et liciter les terres paysannes à la mafia immobilière, à travers les sociétés immobilières privées soutenues par les autorités de la Wilaya, l’inspection régionale de l’habitat et de l’aménagement, les municipalités et l’agence de la conservation foncière à Agadir. A travers la spéculation et la location foncière, les spéculateurs fonciers étrangers et marocains violent les terres de Guessima et Mesguina qui couvrent, suite à la dit décision administrative (forestière et collective), plus de 80 000 hectares. Aujourd’hui l’État essaie de fabriquer un acte de propriété foncière sans aucune base légitime en jetant ailleurs les droits légitimes des paysans.
Positions du syndicat paysan
Le syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers déclare :
- Nos dénonciations et condamnations des abus, répressions, détentions, procès simulés et emprisonnements de petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles, qui visent la confiscation de leur droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles.
- Nos dénonciations et condamnations de la mafia immobilière au Souss en général et à Agadir en particulier, qui occupe les terres de Guessima et Mesguina à travers la spéculation immobilière soutenue par la Wilaya de Souss Massat, l’inspection régionale de l’habitat et de l’aménagement, les municipalités et l’agence de la conservation foncière à Agadir.
- Notre solidarité inconditionnelle avec tous les petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles opprimés au Souss, que l’État est chargé de la responsabilité des violations de leurs droits légitimes.
- Notre rejet de lois de la classe coloniale et l’exploitation de la Wilaya par les  dits représentants de communautés pour l’intérêt des spéculateurs fonciers, en exigeant de l’État de créer des lois convenables à la propriété collective et qui assurent le droit au développement, au travail et au logement adéquat en faveur des petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles.
- Notre exigence à l’État d’ouvrir des négociations avec notre syndicat sur la situation des terres de Guessima et Mesguina par une voie démocratique pour rendre justice aux légitimes propriétaires. Et, limiter les spéculations immobilières d’une façon à assurer le développement, comme l’indiquent les lois internationales.
- Notre préparation et la charge à la lutte continue pour la récupération de droits des paysans de Guessima et Mesguina par toute voie de lutte légitime.
- Nous appelons les petits et pauvres paysans, professionnels forestiers et ouvriers agricoles à participer au programme de la lutte de notre syndicat sur la question des terres collectives, qui couvrent presque 20 millions d'hectares.




jeudi 3 janvier 2019

L’évolution de l’organisation des paysans pauvres au Maroc


De la lutte spontanée à l’organisation syndicale
Après cinq ans de lutte paysanne spontanée au barrage Aoulouz les paysans pauvres ont accès à l’organisation, l’association paysanne Ifgheln est fondée le 27 avril 1997.  Ils ont lutté trois ans pour le droit à l’organisation, et en mars 2000 l’association a eu son reçu de dépôt.
La première activité publique de l’association fut l’organisation de la conférence encadrée par Le militant Abraham Serfaty à la salle des conférences de la commune d’Aoulouz avec la participation de 14 associations. Les débats étaient riches, et le conférencier a découvert que le mouvement a connu une évolution remarquable. A la fin de cette activité, il a établi les premières bases de la lutte paysanne au Souss : le droit à la terre, à l’eau, à la protection de l’arganier et au développement de l’amazighité. Au cours de ses discussions internes avec les paysans Abraham Serfaty a proposé la fondation du syndicat paysan.
Le premier bureau syndical paysan est fondé à la fin de la deuxième conférence encadrée par des militants du syndicat UMT de Taroudant, le 23 mars 2002 à Aoulouz.
Le syndicat paysan a écrasé la marginalisation qui régnait dans la région depuis un demi-siècle, les paysans pauvres se positionnent contre les intérêts des survivances du féodalisme. Ils ont développé de mieux en mieux leurs méthodes d'organisation à mesure qu’ils ont pris davantage conscience.
Les affirmations de la conférence ont ouvert une issue plus large au mouvement des paysans pauvres, l’ampleur se développant au niveau de la rivière de Souss.
L’ampleur du mouvement au niveau national
La conférence organisée par l’association Fous G Fous à Ait Bouayach à côté d’Al Hoceima, présidée par le militant Lahoucine Amal le 08 aout 2008 a complété les bases de la lutte paysanne affirmées à Aoulouz, reliant la lutte paysanne du Nord à celle du Sud.
Si l’arganier est la caractéristique des ressources forestières au Sud, le cannabis est à la base de la lutte paysanne au Nord.
La confirmation des bases du mouvement paysan au cours de cette conférence a fondé les bases théoriques de la lutte syndicale paysanne et a solidifié son saut qualitatif au niveau national.
Les jeunes militants d’Al Hoceima ont renforcé l’évolution de ce mouvement en luttant dans l’esprit du martyr Kamal El Hassani assassiné le 27 octobre 2011. L’un des jeunes leadeurs militants bassistes qui ont soutenu le mouvement des paysans pauvres de Tamsint et la libération des jeunes leadeurs militants détenus de la marche du 19 mai 2005 écrasée par les forces de répression.
Quatre années de lutte au niveau national étaient suffisantes pour donner naissance au syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers le 23 juin 2012. Un saut qualitatif dans l'évolution du mouvement syndical paysan à l'apogée de l'évolution du mouvement 20 février.
Le syndicat paysan face à la nouvelle ère de torture
Le congrès syndical des régions Souss Massa et Guelmim Ouad Noon organisé le 02 janvier 2016 à Agadir a complété les bases de la lutte paysan : pour le droit à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles contre les lois coloniales et les spéculations immobilières.
La lutte pour le droit à l’organisation à Guelmim a pris son ampleur contre la mafia immobilière à Ait Bâamran après la déclaration de l’assassinat du martyr Brahim Saika le 15 avril 2016. Toutes les manifestations du syndicat paysan étaient organisées dans l’esprit du martyr Brahim Saika après l’assemblée générale des paysans pauvres de Sidi Ifni à Mesti le 15 mai 2016.
Au sit-in national organisé par le syndicat paysan devant le parlement le 28 décembre 2017, Mey Aicha, la mère du martyr Brahim Saika, martyre de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, a lancé un appel à toutes les organisations de droits de l’homme au niveau national et international. Elle a revendiqué l’intervention de la justice de l’affaire de son fils qui est toujours en tête de l’ordre du jour de la lutte du syndicat paysan. Elle est effondrée avant de finir son allocution, c’était un moment difficile ! 
Mey Aicha, a défendu ce dossier depuis plus de deux ans, en vain. Les spéculateurs immobiliers sahraouis ont tenté à plusieurs reprises de liquider l’affaire, mais Mey Aicha est une femme paysanne qui préfère mourir de faim plutôt que trahir le sang du martyr.
Une lutte intérieure au sein du syndicat contre les opportunistes soutenus par la bureaucratie est lancée. Deux ans de lutte de la double tendance, à l’intérieur pour bien s’organiser et à l’extérieur contre la mafia immobilière.
Le dossier Brahim Saika, martyr de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, est toujours en tête de l’ordre du jour de notre lutte.
Depuis les arrestations des leaders du Hirak du Rif, toutes les manifestations sont écrasées et leurs leaders sont arrêtés et poursuivis. Une nouvelle ère de répression organisée par l'État s’est ouverte au Maroc comme suite de la guerre en Syrie. Une répression soutenue par les instances dirigeantes de l’Union européenne, en particulier par la France, après la visite de monsieur Macron au Maroc en juin dernier pour soutenir le régime marocain, qui a appliqué et suivi dès lors la logique de la matraque contre les manifestants et ouvert les portes de ses prisons.
Une analyse de cette situation critique nous conduit à conclure que les membres de l’Union européenne, en particulier la France, soutiennent les spéculateurs immobiliers marocains contre les intérêts des paysans, avec leurs dons et crédits pour soutenir les politiques anti-démocratiques du régime marocain. Le peuple marocain est endetté à hauteur d’environ 68 milliards de dollars, tandis que des millions d’euros traversent la Méditerranée chaque jour sous forme de produits miniers, agricoles et halieutiques exportés, sans que les paysans en bénéficient. Aujourd’hui ils se retrouvent chassés définitivement de leurs terres, par une politique de véritable ségrégation, d’apartheid.
Cette situation critique permanente provoque une ébullition qui se manifeste chaque jour sur divers fronts d’action populaire, et fait des victimes et des prisonniers, en premier lieu chez les paysans.
La détention du militant Zaid Takrayout (Un an de prison ferme) leader du sit-in des paysans  de Tamtatouchte au  barrage Toudgha région de Tinghir, durant 57 jours avant d’être écrasé par les forces de répression le 10 janvier 2017, contre le dit barrage touristique sur leurs terres. Ce qui a offert au syndicat paysan la tendance à la lutte dans l’esprit de Zaid Ohmad leader de la résistance de Djebl Baddou au sud-est contre le colonialisme français.
Une lettre a été envoyée à Monsieur le Secrétaire général du Parlement européen et M. le Président de la Sous-commission "droits de l'homme".
Au cours de 25 ans le mouvement paysan a pu établi ses principes fondamentaux et mise en œuvre son programme militantisme. L’organisation du sit-in national devant le parlement le matin et la réunion du conseil national le soi le 28 décembre 2017 au siège de l’UMT à Rabat, étaient deux événements significatifs de la victoire de la lutte syndicale paysanne.
Au cours des préparations au premier congrès national deux grandes conférences ont été organisées :
La première le 27 juin 2018 à Guelmim à la maison de la mère du martyr Brahim Saika au cours de laquelle on avait déclaré nos positions sur la décision de la fondation d’un autre syndicat paysan à l’UMT.
La deuxième le premier juillet 2018 à Al Hoceima lors de laquelle on avait confirmé les attitudes de la première conférence et lancé le programme du premier congrès national tenu le 23 juillet 2018.
Une nouvelle phase décisive dans la vie du syndicat paysan s’est ouverte. La phase exécutive du programme lancée par le premier congrès national. Qui a été confirmée au cours de la première réunion du nouveau bureau national tenue dans l’esprit du martyr Brahim Saika le premier août 2018 à Agadir et lancée au cours de la deuxième réunion tenue dans l’esprit du martyr Kamal El Hassani le 21 octobre 2018 à Meknès qui contient deux dimensions :
- La stratégie de l'organisation de conférences syndicales agricoles dans les régions et provinces sur les grandes questions relatives au droit aux ressources naturelles en relation avec la lutte contre la mafia immobilière et de la drogue.
-  La stratégie des médias à travers la diffusion et la re-publication des activités organisationnelles de notre syndicat. Depuis le mouvement spontané des paysans pauvres du barrage Aoulouz des années 1990 jusqu’au premier congrès national.
La lutte continue au niveau intérieur contre
- Le conflit interne de l'UMT de la dite correction et démocratie en tant que forme de règlement des comptes personnels. Deux pôles ont été créés pour masquer le vrai conflit qui est conduit réellement par des militants démocrates sur la vraie démocratie, à laquelle notre syndicat est impliqué depuis la création en 2002.
- La fondation d’un autre syndicat national des paysans au sein de la fédération nationale du secteur agricole UMT, supervisé par des ingénieurs et des techniciens, avec l’appui de l’un de ces pôles, dont le but est de liquider le syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers.
- La décision de rejet du dossier de notre syndicat prise par le membre du secrétariat national de l’UMT qui est chargé de la coordination avec notre syndicat, après le succès énorme du premier congrès national. Un acte qui viole les engagements de l’UMT au sein de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dont il constitue un des membres engagé à respecter ses conventions.
Un front extérieur est ouvert

- La bataille au tribunal administratif de Casablanca Dossier n° 393/7110/2018. La première audience a eu lieu le 23 octobre 2018 contre la décision de refus de reçu de dépôt, contre les autorités de Casablanca Anfa. En tant que forme de défense des libertés syndicales devant la justice, sans oublier la lutte devant les instances internationales dont l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en est un membre.
Bureau National
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