dimanche 3 février 2019

Taroudant : une région livrée à des prédateurs de la pire espèce

  
La province de Taroudant est d’une superficie de 16500 Km2 les régions Aoulouz, Ouled Berhil et Taroudant occupent 740 000 hectares. Les ressources forestières occupent 580 000 ha, et 200 000 ha de la superficie générale disponible à l’agriculture dont 100 000 ha irrigués par pompage.
Les deux barrages :
Aoulouz :
et Mokhtar Soussi :
sont construits dans la région d’Ouzioua, au sein des montagnes de l’anti Atlas dans l’ l’Est de la province de Taroudant.
La politique coloniale agricole dans la vallée du Souss depuis les années quarante du vingtième siècle qui destine, la politique du nouveau colonial mené par l’État marocain, ont accéléré l’exploitation de la nappe phréatique par le sur-pompage et ont créé dans certaines régions (El Guerdain à Taroudant) une situation catastrophique, ce qui explique la décision de l’État d’implanter plus de 12 000 ha d’agrumes dans la région d’Aoulouz et Ouled Berhil.
Les paysan(ne)s pauvres d’Ouzioua vivent dans des conditions catastrophiques, après avoir perdu leurs terres et leurs ressources naturelles et recevant des indemnisations très faibles (trois dirhams seulement le mètre carré de terre irriguée et deux dirhams le mètre de terre bour (uniquement arrosée par la pluie) non-irriguée.
- 50% d’entre eux habitent dans la zone près du barrage, 10 douars de la commune Tisrass au barrage Aoulouz et sept douars de la commune Ouzioua au barrage Mokhtar Soussi, ils vivent dans des conditions très difficiles.
- 15% habitent dans la commune d’Aoulouz.
- 35% ont quitté la région vers Ouled Berhil et Taroudant.
La construction de ces deux barrages a eu des effets néfastes sur le développement de la région en général, et en particulier sur la vie des paysan(ne)s pauvres.
La vie des paysans pauvres dans la vallée du Souss et dans les deux barrages en particulier est en dégradation continue. Ils ont perdu leurs terres ; paysans pauvres sans terre transformés en ouvriers agricoles qui travailles dans des conditions proches de l’esclavage.
La double exploitation de la femme au travail (bas prix, sexe) et au sein de sa famille (travail sans salaire).
La couverture sanitaire reste faible, 15% couvre par mode fixe, 43% couvre par l’itinérance, 42% par équipe mobile.
La dégradation de la santé de la population et donc l’augmentation de la morbidité et mortalité materno-infantile. En effet la prévention reste l’arme la plus efficace pour améliorer l’état de la santé de la population rurale.
De jour en jour les paysans pauvres perdent la terre, l’eau, et les ressources naturelles en particulier l’arganier, et leur culture amazigh va vers une marginalisation absolue.
Le droit naturel à l’eau du barrage
Les terres des trois sources d’Aoulouz sont réparties suivant les propriétaires en trois catégories principales : les domaines de l’état et les Habous constitues 60%, les terres des survivances du féodalisme 30% et les terres des petits et paysans pauvres 10%.
Les ouvriers agricoles/paysans pauvres travaillent dans des conditions proche de l’esclavage dans des groupements de populations sans itinéraires, assainissements, réseaux de l’eau potable, couverture de la santé de la femme et d’enfant, centres d’éducation et culture des enfants, et en plus ; l’exploitation des femmes et leurs enfants dans les champs des survivances du féodalisme sans SMIG, CNSS, vacances...
La banque allemande de développement soutient le projet G1 d’irrigation des terres d’Aoulouz qui consiste à organisé l’irrigation des terres par goutte-à-goutte sans mettre en considération la situation critiques des paysans pauvres des trois sources.
Le projet G1 est destiné à exploiter 18 millions mètre cube de l’eau du barrage Aoulouz sans prendre en considération le droit des paysans pauvres d’Ouzioua à l’eau du barrage.
Lors de la rencontre d’Aoulouz sur le G1 le 13 novembre 2013 les représentants de la banque allemande de développement parlaient du développement durable des petits paysans ?
Ils ont oubliés que le soutien des survivances du féodalisme d’Aoulouz n’a rien avoir avec le vrai développement d’Aoulouz et que leur soutien au projet G1 est programmé suite au dit « plan Maroc vert » qui est destiné à manipuler la domination des biens des petits paysans par les grands propriétaires immobiliers.
Le programme de ce plan exige l’obligation de l’organisation des petits paysans dans des sociétés, coopératives et associations agricoles dominées par un ou plusieurs grands propriétaires. L’idée est basée sur la sauvegarde des intérêts du capital comprador pour récupérer les taux de la valeur ajouté perdus par l’autoproduction des biens des paysans pauvres.
Une autre façon de transformer les petits paysans en paysans pauvres et ouvriers agricoles exploités dans les domaines de ces chefs de dite organismes agricoles.
Le G1 est destiné à soutenir les survivances du féodalisme d’Aoulouz, un principal outil qui met en œuvre la nouvelle politique coloniale au Maroc qui facilite l’exploitation des ressources naturelles par le capital de la bourgeoisie commerciale.
Trois familles (Dardouri, Kurdi, Sarghini) sont aujourd’hui les chefs dirigeants des trois sources principales d’eau d’Aoulouz (El jadida, Timilte, Tafarzazte) après la constitution de trois associations d’irrigation par l’État marocain alors qu’il a refusé au même moment  l’auto-organisation des petits paysans de Tafarzazte et Timilte.
La coopérative COPAG et les associations d’irrigation
Le soutien du capital impérial allemand au capital commerciale marocain (Le projet G1 d’irrigation et d’autre projets dans les montagnes de l’Atlas : 30 millions euros) multiple l’exploitation de l’eau par les survivances du féodalisme les prochains grands propriétaires. Une autre façon d’intégrer ces derniers dans le capital de la bourgeoisie commerçante marocain et les faire évacuer de la culture du blé et des cultures Bios, surtout l’olivier d’Aoulouz, en ouvrant les voies aux cultures génétiquement modifiées. Une autre grande catastrophe écologique attend Aoulouz après la conquête de la vache de COPAG destinée à l’irrigation des citernes  du lait de la coopérative.
Au Souss, 14000 familles paysannes et plus de 7000 ouvriers agricoles travaillent pour COPAG, une coopérative fondée par la sueur et le sang des petits et pauvres paysans est aujourd’hui occupée par le capital commercial marocain. La bourgeoisie commerciale marocaine récolte des centaines de milliards de dirhams au dépriment de la force du travail de ces pauvres familles, à travers des coopératives-filles reliées à COPAG. Elles sont fondées dans plusieurs communes au Souss et forment une chaine de récupération de la valeur ajoutée par le capital comprador en faveur du capital impérial.
La coopérative-fille Touksouss qui siège à la municipalité d’Aoulouz remplit cette tâche. Les petits et pauvres paysans travaillent pour les intérêts du crédit agricole pour l’achat des vaches de COPAG, l’alimentation des vaches fournie par COPAG et les valeurs des loyers des terres de domaine de l’état et du Habous. Cette coopérative vit maintenant des problèmes financiers suite au vol des biens des paysans (1,2 millions de dirhams) par le conseil administratif précédent, une enquête est ouverte par la direction de COPAG, on verra où va mener l’enquête, et quelles seront ses limites ?
Après les coopératives viennent les associations paysannes de l’eau d’irrigation. En 2001 l’État marocain avait fondé l’association d’usagers d'eau exclusivement destinée aux agriculteurs du secteur d’Aoulouz, ce qui multiple l’exploitation de l’eau par les survivances du Féodalisme, les prochains grands propriétaires immobiliers. Une autre façon d’intégrer, cette association était dirigée par une famille des  survivances du féodalisme d’Aoulouz. L’association a encaissé en 8 ans plus de 7 millions de dirhams = 627 000 € sans compter le vol des revenues des ventes de l’eau aux paysans de Taboumhaoute (La source asséchée par le blocage de l’eau du barrage).
Cette situation déclenche la lutte des deux autres familles des survivances du féodalisme (Kurde et Sarghini) et les petits paysans dirigés par la famille Lboujat pour leur droit à l’eau de ces sources. Après 3 ans de lutte les autorités ont dissout cette association pour permettre au président, qui occupé également le poste de président de la municipalité d’Aoulouz, d’échapper à la justice pour vol de biens publics.

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