mercredi 25 avril 2018

Pour l’alliance des ouvriers et paysans contre les politiques économiques de classe

Dans sa réunion «session du martyr Brahim Saika», le bureau exécutif du Syndicat national des petits paysans et employés forestiers réuni le 22 avril 2018 au siège national de l’Union Marocaine du travail à Casablanca, a traité la question des préparatifs du premier congrès du syndicat prévu pour juillet prochain, ens vue du processus de développement du syndicat paysan au Maroc depuis sa naissance en juin 2012. Comme naissance de la lutte glorieuse des paysans pauvres au barrage Aoulouz des années 1980-1990 pour leur droit à la terre, l’eau et les richesses naturelles contre l’offensive des survivants du féodalisme et grands propriétaires fonciers au Souss soutenue par les politiques économiques de classe de l’État marocain visant :
1- L’accaparement de terres collectives (20 millions d’Hectares) et exploitation de l’eau d’irrigation (sources, canaux, barrages) ce qui implique l’épuisement des nappes phréatiques (des centaines de milliards de mètres cubes) par sur-pompage pour les domaines des grands propriétaires fonciers implantés sur les terres des paysans pauvres et financés par les fonds publics crédités du peuple marocain (68 milliards de dollars) en faveur des banques colonialistes internationales. Une agriculture de développement des cultures agricoles destinées à l’exportation et l'implantation de la concentration du capital dans l’agriculture pour but d’intégrer le capital commercial local dans le capital impérialiste.    
2- L’exploitation des coopératives et associations agricoles avec pour but d’arracher les biens publics accumulés par la sueur et le sang d’environ un million de familles paysannes, ce qui implique l’exploitation d’un million de femmes paysannes dans des conditions proches de l’esclavage. Ces familles sont enchainées par les crédits de la banque «Crédit Agricole du Maroc» pour payer les frais d’achats des vaches et leur alimentation pour fournir le lait à la coopérative COPAG et la société Centrale Laitière et les frais d’eau d’irrigation à la société Aman Souss de son propriétaire Aziz Akhenouch et des associations d’irrigation des paysans dominées par son ministère. Sans oublier l’exploitation des femmes paysannes dans les coopératives féminines (l’huile d’Argan, le Safran et autres). Par contre, les grands propriétaires fonciers exploitent massivement les ressources d’eau et consomment l’électricité sans en payer les frais, lesquels endettés de milliards de dirhams et profitent malgré tout du soutien du projet dit «Plan Maroc Vert».
3- L’esclavage moderne des paysans pauvres (spécialement les femmes paysannes pauvres) comme ouvriers agricoles aux domaines des grands propriétaires fonciers. Ils sont privés des simples droits de travail tel le salaire minimum, la caisse social, l’assurance médical (contre les maladies graves comme les cancers causés par les produits toxiques utilisés dans la production des légumes et fruits), des vacances payées, maternité ...
4- La pollution des terres et nappes phréatiques par l’utilisation massive des pesticides au niveau des productions agricoles (production des bananes) ce qui menace l’équilibre écologique. L’excès des produits cancérigènes dans la production des agrumes et primeurs, ce qui condamne la santé des consommateurs. 
5- Le détournement de fonds publics à travers de faux projets (projets de l’INDH) dans les campagnes isolées (douars des petits paysans et employés forestiers) au détriment des droits fondamentaux par des conseils communaux, provinciaux et régionaux dirigés par les partis politique soutenus par le gouvernement. Les autorités au niveau régional, provincial et local veillent sur l’acquisition des terres collectives dans les campagnes et banlieues des villes par les grands propriétaires fonciers et leurs sociétés immobilières qui profitent de la spéculation foncière. Les autorités dirigent une grande opération de constitution des dizaines de milliers d’associations utilisées comme moyen de vol de fonds publics de paysans regroupés dans leurs groupements d’habitats douars) sans dignité. Les jeunes paysans quittent l’école pour rejoindre les camps d’exploitation industriels dans les grandes villes et vivent dans des bidonvilles pour nourrir leurs pauvres familles.
6- L’exploitation des mines (phosphate, or, argent et autres) dans les terres collectives où les paysans pauvres sont exploités comme ouvriers dans ces gisements dans des conditions proches de l’esclavage. Ces grands projets (les mines de phosphate, l’or à Tata, l’argent à Imider Tinghir et Zgouder Tawayalt à Taroudant, charbon à Jrada) appauvrissent la nappe phréatique et polluent les terres et l’eau par des millions de tonnes de déchets toxiques jetés quotidiennement dans les cours d’eau pour développer le capital impérialiste à travers les multinationales. 
7- La construction de méga-installations capitalistes sur les terres collectives (projets Nour à Ouarzazat et Midelt, les autoroutes, aéroports, ports, chemins de fer, le projet marina d’Agadir, les palais des Emirs du golf à Tanger et Agadir, le port touristique à Alhoceima, le barrage touristique de  Tinghir) sans dédommagement à leurs propres propriétaires. Les autorités conduisent des répressions massives contre les protestations de revendications des paysannes pauvres pour leurs droits. De l’autre côté l’État continue à menotter la classe moyenne par des crédits immobiliers qui valent des centaines de milliards de dirhams au détriment des terres collectives et du droit à la santé, l’enseignement et le travail par l’encouragement de la privatisation des institutions publique et le travail par contrat. 
8- Le soutien de la mafia de l’immobilier, le bois et la drogue à travers le pillage des richesses forestières (le cèdre, genévrier, chêne, argan, cannabis …) et l’exploitation des terres collectives pour le blanchiment d’argent.
9- La répression contre les libertés syndicales pour but d’affaiblissement de l’union ouvrière sous prétexte des dites «paix sociale»,  «cause nationale», «entreprise citoyenne», « libre échange», « commerce libre». De l’autre côté on expulse collectivement les ouvriers et ouvrières et on privatise les entreprises nationales en faveur du capital commercial et impérialiste  à des prix dérisoires.
10- la répression des mouvements protestataires populaires dans les villes et campagnes (Alhoceima, Jrada, Tinghir, Zagora…) et la condamnation des militants à des peines lourdes pour mettre fin aux protestations pour des revendications économiques et sociales, alors que la majorité des partis politiques sont impliqués dans le viol des droits du peuple marocain.

Dans le cadre de ces politiques économiques de classe soutenues par le capital impérialiste, la France, le protecteur des intérêts impérialistes au Maroc, veille sur l’exploitation des ouvriers et paysans par la participation de ses entreprises, qui a dépassé dans le domaine de fabrication de voitures au Maroc le plafond de production d’un million de voitures et passe à la production d’une voiture chaque minute. Cela aboutit au développement du capital impérialiste par l’exploitation des descendants des paysans comme ouvriers dans les entreprises françaises et internationales installées dans tous les secteurs au Maroc.

C’est l’une des formes du nouveau colonialisme qui domine la vie économique, sociale et culturelle des ouvriers et paysans et des petits fonctionnaires dans le but d’exterminer la classe moyenne et intégrer le capital commercial qui détient le pouvoir dans le capital impérialiste mondial.

Le syndicat paysan au Maroc dénonce ces politiques économiques de classe et appelle la classe ouvrière, l’alliée historique des paysans, à l’unité contre l’illusion de la propagande politicienne qui sert les intérêts des classes qui détiennent le pouvoir. Tous pour instaurer la lutte collective pour les droits des ouvriers et paysans en s’inspirant de la vraie lutte nationale pour laquelle nos martyrs (ouvriers et paysans) ont fait couler leur sang contre le colonialisme
.
Gloire et éternité aux martyres du peuple
Vive l’union marocaine du travail
Vive l’unité des ouvriers
Vive l’alliance entre ouvriers et paysans
Vive le Syndicat des petits paysans et employés forestiers
Casablanca le 22 avril 2018
Le bureau exécutif

mardi 17 avril 2018

رسالة مفتوحة إلى السيد عامل إقليم تارودانت




الاتحاد المغربي للشغل
النقابة الوطنية للفلاحين الصغار والمهنيين الغابويين

المكتب الإقليمي بتارودانت
العنوان : حي نكركوست بلدية تالوين.
الهاتف : 0668584636
إلى السيد عامل إقليم تارودانت
الموضوع : ملاحطات حول جوابكم على رسالتنا.
المرجع : رسالتكم عدد 2332  بتاريخ: 13 أبريل 2018 .
تحية طيبة وبعد،
يشرفنا في المكتب الإقليمي للنقابة الوطنية للفلاحين الصغار والمهنيين الغابويين المنضوية تحت لواء الاتحاد المغربي للشغل بتارودانت أن نبدي ملاحظاتنا حول الرسالة المذكورة أعلاه:

1 ـ تعمدت الرسالة تعويم شكاية نقابتنا بإقحام أشياء لا علاقة لها بموضوعها وتحاشت الجواب الصريح على تساؤلاتها المحددة والمتمحورة حول ممارسات أشخاص بعينهم، استغلوا مواقهم في المسؤولية بباشوية وجماعة تالوين لاحتلال أراضي بالحي الإداري وقصبة تالوين ـ المعلمة التاريخية التي دمرتها أياد همها الوحيد جمع المال ونهب المال العام ـ وبناء عمارات ومنشآت اقتصادية بهما خارج بنود قوانين التعمير، بينما هم أنفسهم يقومون بتسليط عصا القمع على رقاب المواطنين الفلاحين والفلاحات الفقراء ومنعهم من إصلاح ما أفسدته الأمطار الطوفانية بمنازلهم المعزولة، وهم: باشا تالوين ومعه كل من التفراوي الحسن، أودال الحسن، محمد أيت عبد المومن، خالد بنورة.

2 ـ تحاشت الرسالة الجواب على مشكل تلوث المياه الصالحة للشرب ومياه السقي وتلوث الأرض والهواء في رقعة جغرافية تسمى تعسفا مدينة، وهي لا تتوفر على مواصفاتها حيث شوارعها وأزقتها عبارة عن مجاري المياه العديمة والروائح الكريهة الناتجة عن مياه المراحيض التي تصب في الوادي والسواقي وبالتالي تلوث الأرض والماء والهواء وتهدد صحة المواطنين بل وتسبب لهم أمراض جسدية ونفسية، وتفسد الطبيعة والبيئة وهما ملكيتها الوحيدة التي تملك بعدما تم تجريدها من كل شروط الحس الإنساني من طرف الإنسان تجاه نفسه والآخرين وجعلت المواطن يخاف من قول كلمة الحق في حقها، ولم يبق لزوارها إلا استنكار حالها البئيسة خاصة منهم أبناءها المهاجرين.

إن مضمون جوابكم هذا الموقع من طرف السيد الكاتب العام للعمالة يوحي بأن العمالة منخرطة في مشروع الفساد الإداري والمالي الذي يؤرق "مدينة تالوين" وسكانها.
لهذا ندعوكم إلى مراجعة موقفكم من شكاية نقابتنا وفتح حوار جاد معنا من أجل صيانة حقوق السكان بجماعة تالوين.
والسلام
تارودانت في : 18 أبريل 2018
الكاتب العام الإقليمي
امال الحسين

mardi 27 mars 2018

Syndicat Paysan Maroc: احتكار أراضي الجموع ونهب المال العام بالمغرب

Syndicat Paysan Maroc: احتكار أراضي الجموع ونهب المال العام بالمغرب: رسالة مفتوحة إلى السيدين: الأمين العام للبرلمان الأوربي ورئيس لجنة "حقوق الإنسان" الموضوع : احتكار أراضي الجموع ونهب...

احتكار أراضي الجموع ونهب المال العام بالمغرب


رسالة مفتوحة إلى السيدين:
الأمين العام للبرلمان الأوربي
ورئيس لجنة "حقوق الإنسان"

الموضوع : احتكار أراضي الجموع ونهب المال العام بالمغرب.

يشرفنا أن نثير انتباهكما إلى وضعية الفلاحين بتمتتوشت، معقل زايد أوحماد، أحد أبطال المقاومة بجبل بادو بعد معركة بوكافر بصغرو بالجنوب الشرقي بالمغرب، آخر جبهة من جبهات المقاومة المسلحة ضد الاستعمار في 1934. يوجد هذا الدوار اليوم تحت حالة الاستثناء التي فرضها النظام بالمغرب على الفلاحين من أجل إخراج ما يسمى مشروع "السد السياحي" تودغى إلى الوجود، بميزانية قدرها 40 مليون أورو من المال العام. هذا المشروع، الذي تم إعلانه من طرف عزيز أخنوش، رئيس وباطرون الأراضي والبحار بالمغرب، يتوخى منه إغناء أصدقائه المضاربين العقاريين باستغلال أراضي الجموع للقبائل الأمازيغية أيت مرغاد، حوالي 50000 نسمة، ومن بينها جماعة أيت هاني التي تشكل منها 18000 نسمة والتي ينتمي إليها دوار تمتتوشت.

إنها طريقة أخرى للسيطرة على أراضي الفلاحين الفقراء، كمثيلتها فيما يسمى "الميناء السياحي" و"منارة المتوسط" بالحسيمة، والمركبات العمرانية "مارينا" بأكادير وغيرها من المشاريع المشبوهة على طول بلاد المغرب. الهدف الوحيد لهؤلاء المفترسين هو السيطرة على 20 مليون هكتار من أراضي الجموع التي توجد بباطنها معادن الذهب والفضة. هذه الأراضي تم نزعها من مالكيها الحقيقيين، الفلاحون الأمازيغ الذين تم تفقيرهم بتطبيق القوانين الاستعمارية الفرنسية.

منذ فبراير 2017، في بداية أشغال هذا المشروع، وفلاحو تمتتوشت المفقرين والمهمشين من طرف الدولة منذ 62 سنة، وهم يناضلون ضد المشروع، الذي يهدد اليوم حتى وجودهم، بسبب الهجوم المنظم على أراضيهم وثرواتهم الطبيعية، ومن أجل العيش، عليهم النضال ضد "الحكرة" باستحضار روح القائد زايد أوحماد.

في 15 نونبر 2017، خرج 1000 فلاح من تمتتوشت، أغلبهم نساء، في مسيرة شعبية في اتجاه ورش المشروع، وسيطروا عليه وأوقفوا الأشغال. السلطات الإقليمية بتنغير ترفض التفاوض مع نقابتنا، وقام عامل الإقليم باستفزاز الكاتب العام الإقليمي لنقابتنا، زايد تقريوت، زعيم النضال ضد نهب المال العام بالمنطقة وشن عليه هجوما بنشر صك اتهامات ضده.

استمر الاعتصام الذي نظمه الفلاحون، وجلهم نساء، 57 يوما.

في 10 فبراير 2018 وعلى الساعة السادسة صباحا، قام 1000 من أفراد قوات القمع بالسيطرة على مكان الاعتصام، وفي التاسعة صباحا نظم الفلاحون وجلهم نساء مسيرة في اتجاه السد، وتم اجتثاثها بالقوة، واعتقال 11 فلاحا من بينهم امرأة وتقديمهم بابتدائية ورزازات ومتابعة 6 منهم في حالة اعتقال و5 في حالة سراح.

في 11 فبراير 2018 تم اعتقال الكاتب العام الإقليمي لنقابتنا، زايد تقريوت، وإحالته على ابتدائية ورزازات ومتابعته في حالة اعتقال.

في 05 فبراير 2018 تم إصدار حكم جائر في حقهم من طرف هيئة المحكمة كما يلي:

ـ سنة سجنا نافذا في حق الكاتب العام الإقليمي زايد تقريوت.
ـ 10 أشهر سجنا نافذا في حق 6 فلاحين معتقلين.
ـ 5 أشهر سجنا  موقوف التنفيذ في حق 5 فلاحين متابعين في حالة سراح.
ـ غرامة مالية قدرها 2000 درهم لكل واحد منهم.
ـ في 07 مارس 2018 أقرت استئنافية ورزازات نفس الإدانة مع تخفيض شهرين سجنا ل5 معتقلين، 8 أشهر بدل 10، و1000 درهم غرامة بدل 2000 درهم للجميع.

هذه لائحة المعتقلين:

ـ زايد تقريوت، مزداد في 1963، أب لثلاثة أولاد.
ـ باسو أرهو، مزداد في 1978، أب لخمسة أولاد.
ـ إبراهيم زعبيط، مزداد في 1984، أب لولد واحد.
ـ باسو موحدة، مزداد في 1984، أب لخمسة أولاد.
ـ محمد علوط، مزداد في 1993، أعزب.
ـ رشيد عبدي، مزداد في 1994، أعزب.
ـ ياسين غرميد، مزداد في 1995، أعزب.

عائلات المتزوجين منهم في حاجة إلى دعم مالي من أجل العيش.

منذ اعتقال زعماء حراك الريف جميع التظاهرات يتم قمعها واعتقال زعمائها ومتابعتهم، عهد جديد من القمع الممنهج تم تدشينه من طرف الدولة موازاة مع تداعيات الحرب على سوريا، قمع مدعوم من طرف الأجهزة المسيرة للاتحاد الأوربي، وبصفة خاصة من طرف فرنسا، بعد زيارة السيد ماكرون للمغرب في يونيو الماضي من أجل دعم النظام بالمغرب، الذي طبق وتابع منذ ذلك الحين منطق "الهرمكة" ضد التظاهرات وفتح أبواب سجونه للمناضلين.

إن دراسة هذا الوضع المرير يقودنا إلى استنتاج واحد هو أن أعضاء الاتحاد الأوربي، وبصفة خاصة فرنسا، يدعمون المضاربين العقاريين بالمغرب ضد مصالح الفلاحين، بواسطة الدعم المالي والقروض من أجل دعم وتطبيق السياسات اللاديمقراطية للنظام بالمغرب. الشعب المغربي اليوم في أقصى مديونية ب68 مليار دولار، بينما الملايين من اليوروهات تعبر يوميا البحر الأبيض المتوسط على شكل صادرات الإنتاج المعدني والفلاحي والصيد البحري، دون أن يستفيد منها الفلاحون، وهم يجدون أنفسهم اليوم مطرودين من أراضيهم، بواسطة سياسة جد عنصرية، الأبارطايد.

هذا الوضع المرير المستدام خلق غليانا يوميا يتجلى في جبهات نضالية متعددة للحراك الشعبي، ينتج عنها ضحايا ومعتقلين، وعلى رأسهم الفلاحون.

ملف إبراهيم صيكا، شهيد النضال ضد مافيا العقار بجهة كلميم وادنون، يوجد دائما على رأس جدول نضالاتنا، مي عيشة، أمه، تدافع عن هذا الملف طيلة سنتين مضت، دون جدوى. قام المضاربون العقاريون الصحراويون بعدة محاولات من أجل تصفية هذه القضية، لكن مي عيشة المرأة الفلاحة اختارت الموت جوعا على خيانة دم الشهيد.

لهذا نطالب منكم إذن، السيد الأمين العام، تبليغ رسالتنا هذه إلى البرلمانيين من أجل إخبارهم بوضع خطير يقوم فيه صمتهم بمضاعفته، والاتحاد الأوربي، بواسطة اتفاقياته مع المغرب، يشكل جزءا أساسيا في الصراع بين النظام بالمغرب والفلاحين، ونحن نرى أنه من المستعجل أن يتخذ مجلس البرلمان الأوربي قرارا ملزما يذكر الحكومة بالمغرب بالتزاماتها باحترام حقوق الإنسان والمبادئ الديمقراطية، المعلنة في اتفاقيات الشراكة مع الاتحاد الأوربي.

أكادير في 10 مارس 2018
 الكاتب العام
امال الحسين


vendredi 16 mars 2018

Accaparement de terres collectives et vol de biens publics au Maroc


Lettre ouverte à :

Monsieur le Secrétaire général du Parlement européen

M. le Président de la Sous-commission "droits de l'homme"

Objet : Accaparement de terres collectives et vol de biens publics au Maroc

Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur la situation des paysans de Tamtatoucht, le village natal de Zaid U Hmad, un des héros de la résistance au djebel Baddou après la bataille de Bougafer à Saghrou au sud-est du Maroc, dernier front de la résistance contre le colonialisme en 1934. Ce village est aujourd’hui mis sous couvre-feu par le régime marocain pour permettre la réalisation du projet dit de «barrage touristique» de Toudgha, financé avec 40 millions d’euros de fonds publics. Ce projet, lancé par Aziz Akhannouch, chef et patron des terres et mers au Maroc, est destiné à enrichir ses amis spéculateurs fonciers par l’exploitation des terres collectives des tribus amazigh Ait Merghad, une population d’environ 50 000 habitants, et de la commune d’Ait Hani, à laquelleTamtatoucht appartient, qui compte 18 000  habitant.
C’est une autre façon d’occuper les terres des paysans pauvres, tout comme le projet dit de  «port touristique» à Al Hoceima, les complexes immobiliers Marina à Agadir et d’autres à travers le Maroc. Le seul but de ces prédateurs est d’occuper les 20 millions d’hectares de terres collectives qui contiennent entre autres des mines d’or et d’argent. Ces terres sont arrachées à leurs vrais propriétaires, les paysans amazighs déjà appauvris par les lois coloniales françaises.
Depuis février 2017, début des travaux du ce projet, les paysans de Tamtatoucht, appauvris et marginalisés par la négligence de l'État depuis 62 ans, se sont mobilisés contre le projet. Ce projet menace aujourd’hui leur existence même, par l’offensive menée contre leurs terres et leurs ressources naturelles. Pour survivre, ils doivent mener une lutte dans l’esprit de Zaid U Hmad contre la Hogra (mépris).
Le 15 novembre 2017, 1000 paysans de Tamtatoucht, en majorité des femmes, ont conduit une marche vers le chantier du barrage, l’occupant et arrêtant les travaux. Les autorités de Tinghir ont refusé de négocier avec notre syndicat, dont le gouverneur a insulté le secrétaire général, Zaid Takrayout, leader de la lutte contre le vol des biens publics à Tinghir et a lancé une série d’inculpations contre lui.
Le sit-in des paysans, organisé principalement par les femmes paysannes, a duré 57 jours.
Le 10 janvier 2018 à 6h  du matin, 1000 hommes de forces de répressions ont occupé le lieu du sit-in, à 9h les paysans ont marché vers le barrage, et leur marche a été écrasée, 11 paysans dont une femme ont été arrêtés et déférés au tribunal de Ouarzazate.
Le 11 janvier 2018 le secrétaire général du syndicat Zaid Takrayout a été arrêté lui aussi et déféré au tribunal de Ouarzazate.
Le 5 février 2018 le tribunal de première instance a émis une lourde sentence :
- Une année ferme au secrétaire général du syndicat.
- Dix mois fermes à six paysans détenus.
- Cinq mois avec sursis à cinq autres paysans, dont une femme.
- Une amende de 2000 dirhams chacun.
Le 7 mars 2018 la cour d’appel de Ouarzazate a confirmé les sentences avec réduction de deux mois pour six prisonniers, 8 mois au lieu de 10 et une amende de 1000 au lieu de 2000 dirhams.
Voici la liste des prisonniers :
-         Zaid Takrayout né en 1963, marié, trois enfants.
-         Bassou Arhou né en 1978, marié, cinq enfants.
-         Brahim Zâabit né en 1984, marié, un enfant.
-         Bassou Mouhda né en 1984, marié, cinq enfants.
-         Mohamed Allout né en 1993, célibataire.
-         Rachid Abdi né en 1994,  célibataire.
-         Yassine Ghermin né en 1995, célibataire.
Leurs familles n’ont rien à manger !
Depuis les arrestations des leaders du Hirak du Rif toutes les manifestations sont écrasées et leurs leaders sont arrêtés et poursuivis. Une nouvelle ère de répression organisée pas l'État s’est ouverte au Maroc comme suite de la guerre en Syrie. Une répression soutenue par les instances dirigeants de l’Union européenne, en particulier par la France, après la visite de monsieur Macron au Maroc en juin dernier pour soutenir le régime marocain, qui a appliqué et suivi dès lors la logique de la matraque contre les manifestants et ouvert les portes de ses prisons.
Une analyse de cette situation critique nous conduit à conclure que les membres de l’Union européenne, en particulier la France, soutiennent les spéculateurs immobiliers marocains contre les intérêts des paysans, avec leurs dons et crédits pour soutenir les politiques anti-démocratiques du régime marocain. Le peuple marocain est endetté à hauteur d’environ 68 milliards de dollars, tandis que des millions d’euros traversent la Méditerranée chaque jour sous forme de produits miniers, agricoles et halieutiques exportés, sans que les paysans en bénéficient. Aujourd’hui ils se retrouvent chassés définitivement de leurs terres, par une politique de véritable ségrégation, d’apartheid.
Cette situation critique permanente provoque une ébullition qui se manifeste chaque jour sur divers fronts d’action populaire, et fait des victimes et des prisonniers, en premier lieu chez les paysans.
Le dossier Brahim Saika, martyr de la lutte contre la mafia immobilière dans la région Guelmim Oued Noon, est toujours en tête de l’ordre du jour de notre lutte, Mey Aicha, sa mère, a défendu ce dossier depuis deux ans, en vain. Les spéculateurs immobiliers sahraouis ont tenté à plusieurs reprises de liquider l’affaire, mais Mey Aicha est une femme paysanne qui préfère mourir de faim plutôt que trahir le sang du martyr.
Nous vous demandons donc, Monsieur le Secrétaire général, de transmettre notre lettre aux parlementaires pour les informer d’une situation grave que leur silence ne ferait que cautionner. L’Union européenne, de par ses accords d’association avec le Maroc, est partie prenante dans le conflit entre le régime marocain et les paysans. Il nous semble donc urgent que le Parlement adopte une résolution exigeant du Conseil qu’il rappelle au gouvernement marocain ses engagements à respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques, pris dans les accords d’association avec l’UE.

Agadir, le 17 mars 2018
Amal Lahoucine
Secrétaire  général

jeudi 8 mars 2018

Journée internationale des droits des femmes: colère des paysannes de Tamttoucht à la


Tamttoucht, le village natal de Zaid U Hmad(1), un des héros de la résistance dans djebel Baddou après la bataille de Bougafer à Saghrou au sud-est du Maroc, dernier front de la résistance contre le colonialisme en 1934, il est aujourd’hui sous le couvre-feu du régime. Depuis février 2017, au début des travaux du projet dit «Barrage Touristique» de Toudgha, une autre façon d’occuper les terres des paysans pauvres, lancé par Aziz Akhnouch, chef des spéculateurs immobiliers et patron des terres et mers au Maroc, tout comme le projet dit «Port Touristique» à Al Hoceima.



Le 15 novembre 2017, les paysans pauvres de Tamttoucht ont manifesté en organisant une marche vers le chantier du barrage, occupant le et arrêtant les travaux. Les autorités de Tinghir ont refusé de négocier avec le syndicat des paysans, le gouverneur insulte le secrétaire générale du syndicat à Tinghir et a lancé une série d’inculpations.

Le sit-in des paysans, organisé principalement par les femmes paysannes, a duré 57 jours.


Le 10 janvier 2018 à 06  du matin 1000 hommes de forces de répressions ont occupé le lieu du sit-in, à 09 les paysans ont marché vers le barrage, et leur marche a été écrasée, 11 paysans dont une femme sont arrêtés et déféré au tribunal de Ouarzazate.

Le 11 janvier 2018 le secrétaire général du syndicat Zaid Takrayout a été arrêté lui aussi et poursuivi au tribunal d’Ouarzazate.

Le 05 février 2018 le tribunal de première instance a émis un lourde sentence :

Une année ferme au secrétaire général du syndicat.
 - Dix mois fermes à six paysans détenus. 
Cinq mois avec sursis à cinq autres paysans, dont une femme.
 - Une amende de 2000 dirhams chacun.

Le 07 mars 2018 la cour d’appel de Ouarzazate a confirmée les sentences avec réduction de deux mois à six prisonniers, 08 mois au lieu de 10 mois et une amende de 1000 au lieu de 2000 dirhams.

Depuis les arrestations des leaders du Hirak du Rif toutes les manifestations sont écrasées et leurs leaders sont arrêtés et poursuivis. Une ère de répression organisée par l'État est né au Maroc comme suite des effets de guerre en Syrie. Une répression soutenue par l’impérialisme et notamment par la France, après la visite de Macron au Maroc en juin dernier pour soutenir le régime qui a appliqué bien suivis dès lors la logique de la matraque contre les manifestants.


Cette critique situation nous pousse à renforcer notre front de résistance en cherchant le soutien des forces militantes en France et l’Europe.

Pour cela nous lançons un appel à soutenir notre lutte pour le droit des paysans à la terre et à la liberté.

(1) Zayd U Hmad Uskunti (1889-1936) fut l'un des héros de la résistance amazighe dans le Sud-Est du Maroc. Après le défaite des Ayt Yafelman dans le Djebel Baddou, il a décidé de continuer seul, durant deux ans, sa guerre contre l’armée française, avant d’être trahi et tué. Lire ici 

Lahoucine Amal
Secrétaire  général du syndicat national des petits paysans et employés forestiers – UMT

Boite postale 287 Bensergao Agadir Maroc
212 0668584636

إلى العمال والفلاحين